Je n'aurais jamais cru qu'un jour je mettrais la moyenne à un film avec Jason Statham (outre Arnaque Crime et Botanique). Comme quoi, l'univers est plein de mystères.
Cranck est un film qu'on regarde en mettant son cerveau sur pause, mais pas que ! Car il offre aussi la joie de se délecter de la plus improbable tambouille de second degré de ces dernières années. Dès les premières images, on se dit que ce n'est pas possible qu'un mec ait pondu délibérément et sérieusement un tel scénario.
Jugez plutôt : un type, tueur professionnel de son état, se fait injecter un puissant poison chinois qui affaibli son cœur si ce dernier n'est pas alimenté d'une dose constante d'adrénaline ! En gros, c'est Speed sans bus. Le mec en question doit alors tout faire pour tenir son corps en alerte (coke, courses poursuite, injection d'Epinéphrine, fornication en plein Chinatown, j'en passe et des meilleurs)
On n'y croit pas un seul instant, c'est gros comme une maison ! Sans compter la réalisation épileptique, les ralentis, les arrêts sur image grotesques ou les dialogues absolument nuls.
Pourtant, si l'on est un tant soit peu regardant sur la marchandise, on se rend vite compte que le tout baigne dans un chaudron de sauce second degré comme on n'en fait plus. C'est un film de merde qui prend à contre-pied tous les codes de films de merde en se moquant allègrement des films de merde qui utilisent ces codes de merde.
Et ça marche !
Pour ma part, au départ éberluée devant tant de médiocrité, je me suis laissée prendre dans ce délire totalement loufoque, stupide, vulgaire, improbable, voire cartonnesque sur la fin. Le film doit durer 1h30, ça va à 100 à l'heure, c'est filmé avec des palmes et sans talent mais ça fait cruellement rire.
Il est loin d'être le film du siècle mais pour un film de merde, vaut mieux voir ça que Salt !