James Felix McKenney, c’est un scénariste et réalisateur qui se complait dans le B-movie à trois sous, dont Automatons, dont la parenté avec Ed Wood semble évidente. Le revoilà avec un projet moins chiche, Hypothermia, sur fond d’isolement au milieu de terres glacées, rappelant la source de The Thing ou de produits plus récents comme The Last Winter.
Porté par un Michael Rooker qui semble être un véritable aimant à créatures vindicatives (cf Horribilis), la bobine nous embarque durant une heure aux côtés d’une famille partie pêcher qui rencontrera un type un peu con-con faisant penser à Danny McBride, accompagné de son fiston, tous deux venus aussi attraper du poisson. Pas de chance pour eux, ça ne mort pas, tout du moins au bout de la ligne, car une ignoble bestiole amphibienne va surgir pour les prendre un à un. En somme un synopsis alléchant, qui heureusement est soutenu par une direction bien rodée de la part du réalisateur, même si des éléments vont faire beaucoup tâche, enfin un en réalité, le monstre a l’air d’être sorti d’une pellicule des années 50. L’ensemble se résume à un acteur affublé d’une tenue de plongée noire, de palmes et d’une tête en carton-pâte inanimée. Difficile de prendre la bobine au sérieux dans ces conditions, même si les apparitions de la créature sont réduites au minimum, la majeure partie du film se passant de nuit. Difficile aussi de dire si tout cela est volontaire ou non, car le réalisateur voue un véritable culte à ces vieux films dont les créatures figurent maintenant au panthéon des Craignos Monsters. On sent l’envie de faire quelque chose dans l’esprit de The Creature from the Black Lagoon, mais la machine coince.
Heureusement les quelques autres effets du film sont bien meilleurs, la créature passant sous la glace est animée en CGI de façon propre, et les effets gores sont très réussis (les plaies sont franchement bien dégueulasses, de même que les corps démembrés).
Hypothermia se révèle donc être un produit sympathique, bien plus abordable que les autres réalisations de McKenney. Sa créature décrédibilise néanmoins beaucoup l’essai, et ça aurait été limite moins choquant si le film avait été en noir et blanc comme Automatons. D’un côté on passe d’éléments de qualité à cette chose, et c’est cette dichotomie qui pose avant-tout problème. Pas désagréable, Hypothermia aurait pu aller bien plus loin, mais se noie un peu en cours de route, aborde le concept de Moby Dick sans vraiment l’approfondir, puis se vautre avec un final assez déconcertant, contenu dans une tirade assez risible.
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le 17 sept. 2012

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