Convenu prévisible, lent mais un divertissement accessible et libre à l'interprétation

Je suis très décu par ce film qui ressemble à un mauvais télé film de SF de serie B. Mais peut être que j'avais finalement placé la barre trop haute et que mes attentes de reflexion étaient bien trop élévés.

Toutefois I am mother est un divertissement de SF relativement bien ficelé (si on enlève les énormes facilités scénaristiques, les explications très prévisibles faussement moralisatrices et assez convenues). On peut toutefois être amené à se questionner sur les relation parents/ enfants et le rôle / la place de l'homme dans le monde. Mais bon d'autres films de SF le font nettement mieux et avec plus de classe et de subtilité que "I am Mother".

Tout d'abord le rythme est lent, contemplatif : c'est un huit clos. Directement il me fait penser à ex machina mais .... tout est moins bien.

La première chose qui me tracasse c'est le traitement du droide. Outre le fait que je m attendais à une voix type glados (pour la petite référence Portalienne) avec des traits de caractères très sarcastiques; le film nous sert un pseudo droid cliché et finalement pas très convaincant (sauf par son aspect visuel).

Ce qui me semble important dans un univers SF avec des robots c'est de comprendre à quelles règles la machine se réfère pour élaborer un jugement. Or on se retrouve ici avec un robot capable parfois d'émotion (et la VO comme VF n'aide pas) car il y a des fluctuations vocales qui laissent paraitre des émotions humaines OR un robot ne peut pas dire un propos sans émotions avec une tonalité de voix qui en possède. Premier gros problème de crédibilité. Ou alors on admet d'entrée de jeu que les robots peuvent avoir des émotions mais en fait I am a mother fait un peu ce qu'il veut sans jamais donner les règles.

Tout me semble construit pour que le spectateur face tout le boulot de reflexion mais le film ne cherche pas à développer quoique ce soit. En somme il manque cruellement de fond mais essaye de faire comme si son propos était "sensationnel". Bref c'est du Netflix on veut faire comme les grands, faire comme si intelligent mais au fond on reste très "tout public" - ce qui n'est pas forcément mal mais il faut en être juste conscient.

Si des super-productions comme Marvel peuvent aborder des sujets de société est ce que ça en fait pour autant des films qui portent à une réflexion philosophique ultra poussée ? Je ne crois pas. Et bien j'ai ressenti exactement pareil avec "I am Mother". Je préférai le côté beaucoup plus démonstratif de la série Black Mirror par exemple ou les règles sont établies et ou les propos (qui parfois nous amènent à une libre interprétation) sont développés.

En bref, ,ous sommes très loin de film sur la remise en cause de nos meurs tel Tarkovski, A Ghost Story, la série Black Mirror, Ex Machina ou bien même I.A (plus tout public mais tellement plus convaincant) .

Bref le film enfonce des portes ouvertes avec un scénario qui se caricature en :

Bref sous cet air sarcastique, je trouve que le film marche avec ses gros souliers. Les pseudo twist sont aussi gros que le nez de depardieu et en fait non il y a juste de meilleurs film qui traitent de ce sujet et qui proposent de vrais réflexions sur le sujet.

Le film donne quelque piste effectivement mais ce sera à chaqun de creuser le sujet car I Am Mother ne prendra jamais la peine de terminer ni même d'approfondir ces propos. Le but est donc de proposer un divertissement SF qui invite certe à la reflexion mais tout de même pas trop au risque de brûler les neurones du public netflixien (et après tout le budget dans les FX c'était peut être compliqué aussi).

Conclusion : faire de la forme avec un fond si vaste mais si peu développé semble vraiment du gaspillage. Libre à chacun de se faire son avis sur la question mais je recommande nettement plus les films cités plus haut qui restent pour moi de meilleurs production SF sur le domaine robotique ou de la réflexion.