I Am Mother propose une SF post-apocalyptique portée sur le huis-clos et les interrogations, nous révélant un complexe scientifique occupé seulement par un robot qui, suite à l'extinction de l'humanité, active son programme de repeuplement et s'attèle à faire croître un embryon cryogénisé. Les années passent et une jeune fille habite désormais cette base automatisée, considérant la machine comme une figure maternelle. Son développement s'accompagne de curiosité et questionnements sur sa condition ; des tensions se créent entre l'enseignement rigoureux de cette mère robotique sur l'éthique et la morale, et les émotions plus égoïstes de l'ado. L'arrivée d'une femme d'un extérieur présumé inhabitable va davantage envenimer cette relation. L'atmosphère, et les effets visuels (combinaison fonctionnelle pour le robot principal) sont captivants et témoignent de la réflexion derrière l'esthétique visuelle, qui s'accorde ainsi parfaitement à son budget minime, avec des échos à Moon ou Archive. Le montage profite à rendre l'ambiance perméable, avec cette présence automatisée ambiguë, toute aussi bienveillante que menaçante, propice à une SF de huis-clos anxiogène.