J'ai voulu voir ce que devenait Hillary Swank, cette chouette actrice qu'on voit trop peu souvent je trouve. Eh bien, récemment elle a participé à ce film de sci-fi réalisé par un nouveau venu et qui propose une vieille recette du genre , à savoir la confrontation entre l'humain et l'IA. La réalisation est plutôt soignée et la jeune actrice Clara Rugaard se tire pas mal d'un rôle qui la met sous le regard de la camera 97% du temps, mais l'ensemble reste un film bien fragile....
Il s'agit en effet d'un huis clos entre trois personnages seulement : un robot "mère" chargé d'élever des embryons humains afin de repeupler la terre après une mystérieuse catastrophe globale, une jeune fille qui est la "fille " de ce robot (on se demandera pourquoi celui-ci n'élève pas une fratrie d'humains plutôt qu'un individu isolé), et une femme qui fait irruption dans le bunker sécurisé et dans l'intimité ambiguë de cette étrange duo fille/machine, y apportant angoisse et frayeurs.
Le pitch du film est plutôt sympa, et le scénario jongle habilement avec nos doutes sur la situation. Car « I am Mother » fait tenir sa tension sur l’ambiguïté qui tient au personnage du robot-mère. Celui-ci, humanoïde mais dénué de visage, transporte toute sa qualité de mère dans sa voix douce et rassurante (bien interprétée par Rose Byrne au demeurant). Sans elle, le robot reprend une allure mécanique assez anxiogène, surtout quand il se décide à incinérer froidement (hum...) une souris qui s'est glissée dans le bunker.
Tout le plaisir du film tient à ces questions qui mettent du temps à être élucidées. Que s'est-il vraiment passé dehors ? Y-a-t-il des survivants ? Sont-ils hostiles ? « Mother » dit-elle toute la vérité ? Etc....
Le doute s'infiltre dans nos esprits comme dans celui de la jeune ado qui commence à questionner son univers solitaire. C'est au vu des premières violences, des premières réponses que le film perd pourtant son emprise sur son public. Les séquences d'action sont téléphonées et prévisibles et la psychologie des personnages manque de subtilité....
Pourtant « I am mother » joue une carte intéressante. Les motivations simples de l'IA virent de la sollicitude programmée au pragmatisme le plus robotique et ce glissement infernal questionne en effet les limites de la confiance que l'on peut mettre dans un algorithme. Le final est forcé, mais le dernier plan est surprenant. On passe un bon moment je trouve avec ce film, même s'il répond de manière trop simple à des questions complexes. Swank est très bien, jouant sur la confusion et une présence brute, mais a bien peu d'espace pour s'exprimer, hélas... je ne peux pas le recommander, mais c'est à voir par curiosité, guys et guysettes !