Chaque fois la même chose : ce saupoudrage de sentimentalisme gnan-gnan qui colle aux dents. Bon, des choses pas mal, l'ambivalence qui traîne ses guêtres un peu partout dans le film, la façon dont le doute est amené jusqu'au bout, la réflexion sur le choix humain. Ça atteint un de ses buts, de film sombre, désespérant, labyrinthique, sans issue. Évidemment la tension existe entre l'humanité coupable et l'humanité messianique, c'est fondé sur ce genre d'évangile conservateur. On n'a pas du tout envie d'être d'accord avec aucune hypothèse de ce genre de futur, mais rassurons-nous, le risque de prise de contrôle par la technosphère va plutôt commencer à diminuer par insuffisance de biosphère capable de la reproduire. Et c'est ça à mon sens un des principaux défauts de ce genre de SF : qu'elle soit dystopique ou utopique, elle doit se réactualiser, elle devient ringarde, elle trimballe des clichés de technopuissance qui ne font qu'encombrer notre imaginaire. C'est une angoisse d'arrière-garde. Finalement, que l'on en perpétue le rêve ou le cauchemar, c'est bien ce putain de fantasme de techno-domination qu'il faut se dépêcher de dépasser. Oui, bon, d'accord, on a l'avertissement, mais c'est de l'enfoncement de porte ouverte. Ici au contraire, on ne fait que s'en servir au premier degré. Une fois de plus. Mais bon, c'est un film américain, c'est à dire messianique et convenu, ne fallait-il pas s'y attendre ?