(...) Le deuxième long-métrage précité est l’adaptation du roman éponyme de Dan Wells par l’irlandais Billy O’Brien qui nous avait régalé 10 ans plus tôt avec Isolation, un petit film d’horreur avec fœtus de vaches mutantes dans une Irlande reculée et boueuse. Dans I Am Not a Serial Killer, un lycéen sociopathe décide de traquer un serial killer qui n’a rien à envier à Zodiac. Tourné en 16mm, conférant ainsi au film une photographie organique et contrastée, le réalisateur prend son temps pour mettre son histoire en place, et nous propose ainsi des personnages véritablement écrits et complexes. Je n’ai pas lu le roman (pas encore en tout cas, il est le prochain sur ma liste), mais j’imagine qu’il part avec une base solide, cependant, l’exercice de l’adaptation n’est pas si évident. Christopher Lloyd, que l’on connaît pour son personnage haut en couleurs de Doc Brown de la trilogie Retour Vers le Futur, nous offre ici une prestation remarquable et terrifiante. Malgré le poids d’un acteur comme celui-ci, Max Records, en face, qui joue cet adolescent torturé par ses pulsions meurtrières, a un niveau de jeu tout aussi époustouflant, également à mille lieux de ce à quoi il nous avait habitués dans Max et les Maximonstres. Mélange des genres, froideur du ton, naturalisme romantique et initiation, ce film qui n’aura malheureusement pas de sortie française étonne jusqu’au bout, refusant tous les clichés des horror-flicks adolescents, pour nous amener sur des territoires encore inexplorés de la psyché humaine, traçant un lien indélébile entre jeunesse et vieillesse, qui, malgré une incompréhension maladive, sont comme les opposés d’un aimant, et s’attirent inexorablement jusqu’à ne former qu’une seule entité. Le tout étant de savoir lequel des deux pôles sera le vainqueur. (...)
Tiré du journal du festival du PIFFF 2016 : http://mauvaisgarconsetfilmsdegenres.fr/pifff-2016-review/