Sans son budget et la maitrise formelle dont il bénéficie, ICAL ne serait qu'une série z de feminisploitation bien loufoque tant son scénario est invraisemblable et sa psychologie outrancière, caricaturale. Sauf qu'ici et à la différence d'une série z, le film se prend terriblement au sérieux ce qui, compte tenu de l'irréalisme dans lequel il baigne, confine tout simplement au ridicule. Mais d'un ridicule agaçant: en fait on a l'impression d'être pris pour un idiot quand on se voit raconter cette histoire qui jamais et dans aucun univers ne pourrait avoir lieu. Mais à considérer la volonté d'apporter au film une touche de pseudo féminisme sans la moindre subtilité (et c'est peu dire...), on se rend compte que c'est tout simplement l'auteur de cette chose qui est un idiot fini: il y croit, à son histoire débile... car l'histoire semble avoir été écrite par un sjw de 16 ans sous cocaïne en plein trip mégalomaniaque donc en plein déni de réalité: menacé par les tueurs d'un gang froid et brutal, une avocate ne s'étant jamais aventuré très loin de son quartier d'affaire se mue en guerrière-agent secret aux nerfs d'acier. Et elle a le dessus. Toute seule comme une grande, face à 5 personnes armées et entrainées. Sans jamais pas une seconde paniquer, avoir peur etc, non rien de tout cela. Ce qui enlève au film le réalisme dont il aurait eu besoin pour avoir la capacité à raconter une histoire: s'il n'y a aucun référent auquel on puisse se reporter dans la vie réelle, en dehors de la fiction, comment le sentiment d'identification peut-il se créer? Il ne peut pas: c'est une fable sans queue ni tête et on est prié d'y croire. Problème: pourquoi voudrais-je croire à un récit illustrant la victoire d'un escroc hystérique, narcissique et hypocrite sur une bande de mafieux, quel est l'intérêt sur le plan humain, en fait? Quel est l'intérêt d'une telle histoire?
Aucun, comme le film.
Traité avec humour et le brin de dinguerie propre par exemple aux films des frêres Coen c'eut pu être un sympathique film, mais cela eut demandé un talent que J Blakeson n'a de toute évidence pas.
Ou alors c'est un film visant à illustrer en quoi le féminisme contemporain est un truc de ravagé du bulbe, auquel cas bravo, c'est une réussite.