"Money is what creates more money"
Ce film a été réalisé par Johan van der Keuken en 1986. Alliant documentaire et expérimental, Johan nous emmène aux quatre coins du monde, de New-York à Hong-Kong en passant par Amsterdam et Genève, villes faisant parti des pôles économique les plus importants du monde . Le film combine interviews et plans séquences hautement symboliques.
Dès le début on sent le rapprochement entre l’argent et le jeu. Que ce soit des passants pariants sur le chiffre sur lequel le dé tombera en espérant gagner quelque billets ou bien des traders pariant sur le marché et jouant des sommes considérables, le parallèle entre le jeu et l’argent est omniprésent. Et cette idée se confirme, que ce soit par d’autres plans comme les courses de chevaux ou encore le chef de salle des marché qui affirme que faire et gagner de l’argent est une passion comme une autre comparant cela à une personne étant prête à tout pour finir sa grille de mots-croisés.
L’argent au cœur de tout.
Tout au long du film, Keuken oppose deux mondes, un monde riche qu’est celui de la finance et un monde pauvre, celui le plus touché par les actions commises par le fonctionnement de cette finance.
On y rencontre tour à tour une personne faisant parti d’un de ces mondes, allant d’un industriel Hongkongais à des habitants du Bronx à New-York. Cela nous permet de voir le circuit de l’argent et les conséquences réelles de certaines décisions.
Ce qui en ressort globalement est le fait que l’argent est plus fort que l’Homme ce qui détruit petit à petit la société dans une dimension social mais aussi dans sa dimension économique.
Pour ma part, j’ai trouvé que le film n’amène pas toujours la réflexion complète de ce qu’il essaye de montrer à travers ces plans bien qu’il en apporte tout de même tous les élément nécessaires permettant la réflexion voulue.
Parmi certaines réflexions, on s’étonne à quel point des problèmes économiques des années 80 sont encore d’actualité. Par exemple, la chute de l’investissement dans le monde sidérurgique pour pouvoir investir dans des technologies "sexy" qui ne sont autres que nos technologies actuelles.
On découvre aussi que le modèle économique américain n’a pas changé en 30 ans car la consommation excessive à crédit existe encore bien que le crédit ne fasse que retarder la fin de notre économie sur les deux échelles : celles des gouvernements et celles des populations pauvres.
J’ai trouvé ce documentaire expérimental très intéressant pour voir l’économie des années 80 et qui reste encore d’actualité à travers une certaine critique du capitalisme sans être moralisateur.