I'm Here
7.5
I'm Here

Court-métrage de Spike Jonze (2010)

La première chose qui m'a marquée, alors même que je m'étais retrouvée devant ce film au hasard de mes déambulations youtubiennes, c'est la voix. Celle, jeune et feutrée, d'Andrew Garfield, même pas crédité au générique, dont le visage n'apparaît pas une seule fois (robot oblige), mais dont la présence berce ce magnifique court-métrage.

"I'm here" est marqué d'une infinie douceur, que l'on retrouve aussi dans le dernier film de Spike Jonze, Her. Le réalisateur semble être un des rares qui, dans ces deux oeuvres, ne voit pas les intelligences artificielles comme une menace, mais comme une simple évolution des moeurs.
Mais dans "I'm here", la science-fiction n'est qu'un prétexte pour parler d'injustice et d'amour. Très simplement, avec bienveillance, Jonze s'attache au parcours d'un robot qui apprend à se détacher de ses chaînes, trouve l'amour, doit faire face à la "discrimination" (le mot est faible) des humains, et se sacrifie petit à petit pour celle qu'il aime. Car on aurait tort de penser qu'"I'm here n'est qu'enrobé de bons sentiments : la peur, la violence, la mort sont bien présentes.
Spike Jonze trouve ici un moyen très poétique de raconter une histoire d'amour entre deux être au ban de la société, en étant à la fois détaché (les acteurs sont habillés de coques et de masques pour leur donner l'apparence d'androïdes aux faux airs de mannequins de crash test) et intimiste (une esthétique très douce, une réalisation qui s'attarde sur les personnages, une omniprésence de la voix).

Une réussite.
Lucie_L
8
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le 13 avr. 2014

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Lucie L.

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