I’m still here : the last whim of Joaquin Phoenix.
Fin 2008, Joaquin Phoenix annonce qu’il met fin à sa carrière cinématographique, pourtant en pleine essor et se lance dans le hip-hop. Le buzz est créé, les vidéos, montrant les apparitions toujours plus dégradantes de l’acteur, tournent sur Youtube. La rumeur d’un canular court mais Hollywood (et bien plus encore) ne rechigne jamais à l’idée de contempler et de se marrer devant la descente en enfer d’un des leurs.
Mais en 2010, Casey Affleck et Joaquin Phoenix présente « I’m Still Here » officialisant ce que beaucoup savaient déjà, tout était faux. Comme beaucoup, j’ai été piquée de curiosité, voulant savoir si on se retrouve devant une vraie performance artistique.
Je m’attendais à voir un documentaire montrant les dessus du canular, comment il a tout mis en place, la « création » de ce personnage bedonnant, la barbe et les cheveux longs et les retombés qu’il y a eu, un espèce de making off quoi.
Au final, on le suit pendant un an tel que sa vie a été ou aurait pu être dans son rôle d’un Joaquin Phoenix s’essayant au rap. Rapidement on surprend à se demander qu’est ce qui est réel ou qu’est ce qui ne l’est pas et on doute de se trouver devant un véritable documentaire.
On a le droit en intro à une petite vidéo se voulant être un extrait rapide de son enfance, ses débats avec la drogue, avec ses amis et tout ça en gardant le rôle qu’il s’est donné. Mais C.Affleck use du champ / contre champ et J.Phoenix en fait trop. Je me suis vite rendu à l’évidence, au lieu du « making-off » que j’attendais tant, je me retrouve plutôt devant un mockumentary. Ce que Casey va d’ailleurs affirmer : tout d’abord, toutes les scènes sont fausses et surtout, toutes les stars présentes (entre autres Puff Daddy et Ben Stiller) sont également dans le coup.
Tout est parfaitement calculé, que ça soit le physique dégradant, les apparitions en public, les provocations, particulièrement la fameuse bagarre lors du concert et le sketch de Ben Stiller lors de la cérémonie aux oscars. Si la mise en scène d’I Still Here ne les aurait pas trahit, je pense que beaucoup aurait pu remettre en question le canular, n’arrivant plus à faire la distinction entre ce qui est joué ou ce qui ne l’est pas.
Outre cette première déception, à laquelle je ne peux blâmer que mon manque d’information, une deuxième s’est doucement mise en place. L’objectif de ce coup de théâtre est connu de tous : dénoncer le fonctionnement hollywoodien et montrer ô combien la star-system est sans pitié, une aspiration que j’ai trouvé dans un premier temps complètement couillu et admiratif. Mais, ce mockumentary m’a donné l’impression de voir plus un caprice de star qu’une réelle envie de dénonciation.
Je sors d’« I Still Here », finalement, plutôt frustrée, ne sachant pas sur quel pied danser et n’ayant toujours pas répondu à ma question : Performance artistique ou non ?
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