Ce film à sketches, comédie sarcastique teinté de léger érotisme ayant comme fil conducteur la sexualité dans le couple, ne mérite pas vraiment les éloges.
Pour commencer, le premier sketch signé Luigi Filippo D'Amico est franchement mauvais : le rythme est très mal maîtrisé, les personnages sont complètement manichéens, le sujet assez invraisemblable et malgré l’audace d’aborder pour l’époque un tel thème, il est ici traité de manière caricaturale. Sordi lui-même peine à se sortir de cette farce grotesque.
Ensuite, à l’inverse du premier sketch où l’on voyait une femme très masculine, on se retrouve face à un homme privé de sa virilité par la force des choses – ironiquement, Jean-Claude Brialy, homosexuel notoire. Le traitement du sketch par L. Zampa est moins caricatural que le précédent, mais l’humour ne marchent toujours pas vraiment.
Enfin, le dernier sketch signé Dino Risi est nettement le meilleur de tous (bien qu’il ne s’agisse pas d’une de ses meilleures œuvres) se distinguant par de brillantes idées de mise en scène, comme il en a l’habitude, à travers le personnage d’Umberto (le très bon Ugo Tognazzi) qui lui-même se met en scène (policier infiltré se faisant passer pour un agent d'entretien communal et se devant d’être créatif et ingénieux pour pouvoir se rapprocher de la sensuelle mais fidèle Attilia). Un petit tableau sociologique et culturel des bidonvilles de Rome d’alors est brossé en prime.
En résumé, I nostri mariti est amusant à certains endroits mais pas assez efficace pour générer un effet comique. C'est un rire étranglé plus qu'autre chose. Pour l'époque, c'était un film plutôt bizarre, car il mettait en lumière quelque chose qui menaçait quelque peu la virilité du mâle sous ses divers aspects.