Ice Storm relate le froid présent dans deux familles voisines, dont la fête de Thanksgiving va révéler le malaise et l'absence d'unité.

Les mariages subissent la crise de la quarantaine, et les enfants le choc de l'adolescence. En apparence, tout va bien. Chacun contribue à la vie du foyer et fait les tâches ménagères. Mais leurs proches une fois éloignés, la mascarade prend fin. Les souffrances, inavouées et incomprises, s'expriment.

Le mari, frustré de l'absence de libido de sa femme, va voir celle du voisin, elle aussi, insatisfaite. La cadette se livre à un étrange jeu sexuel avec les deux fils d'en face. Crescendo, les dommages seront de plus en plus importants, visibles et collatéraux. Tous se laissent couler dans un silence de mort.

Un script d'une telle noirceur fera immédiatement penser à American Beauty de Sam Mendes, sorti un an plus tard. Cependant, il aurait été souhaitable que ça soit l'inverse. Ice Storm aurait mérité d'apprendre de son successeur, car il n'en a ni l'intensité ni la profondeur.

La pellicule d'Ang Lee est molle, et son message terriblement creux. Il s'évertue simplement à décrire un désespoir irrémédiable sans qu'aucune leçon ne soit à tirer. L'échange avec le spectateur est inexistant. Rien ne le tiendra sinon un voyeurisme malsain. Il se retrouve comme les personnages lorsqu'ils se réunissent, observateur et la bouche cousue. Et ce n'est pas la chute, voulue larmoyante, mais en réalité hilarante qui va justifier un tel dédain. Médiocre et sans rapport, elle ne donne aucune épaisseur à un déroulé pourtant déjà trop maigre. L'Amérique de Nixon, contexte historique du film, non plus.

Le casting, piégé dans ce désert verglacé, tente malgré tout de le réchauffer. Elijah Wood et Christina Ricci, paumés et asociaux, signent peut-être ici l'une de leurs meilleures interprétations. Par ailleurs, Sigourney Weaver, affiche une excellente aptitude pour l'aigreur et l'indifférence. De plus, l'idée de faire intervenir Tobey Maguire pour phraser l'introduction et la conclusion de ce drame était bonne. Mais la métaphore du comics des Fantastic Four qu'il lit, est néant. "Tout le monde peut basculer dans le négatif" Oui et alors?
Enfin, la bande originale, si elle avait été moins triviale, aurait tonifiée le rythme.

Un repas de Thanksgiving qu'il faut éviter.
Il fait vite refroidir et laisse son invité sur sa faim.
JulianDesjardin
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le 9 sept. 2013

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le 9 sept. 2013

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JulianDesjardin

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