En Arctique, des scientifiques découvrent le corps d’un homme de Neandertal pris dans la glace et le transportent en hélicoptère jusqu’à leur base. Contre toute attente, ils parviennent à le ramener à la vie. Le début d’Iceman évoque The Thing de John Carpenter, sorti deux ans plus tôt. Mais le film de Fred Schepisi renonce à tout aspect horrifique pour développer une autre histoire.
L’homme préhistorique est en effet placé dans le terrarium destiné aux ours du laboratoire. Il s’habitue à son nouvel environnement, fait du feu, chasse des petits animaux… Le rôle est correctement interprété par John Lone (L’année du dragon, Le dernier empereur, M. Butterfly), qui réussit à rendre cet homme des cavernes sympathique et finalement très proche de nous dans ses aspirations et ses émotions. De leur côté, les scientifiques se penchent sur la façon dont il s’est retrouvé congelé et sur ce qu’il faisait à ce moment-là, il y a 40.000 ans. Un membre de l’équipe, le docteur Stanley Shephard (Timothy Hutton), parvient à communiquer succinctement avec Charlie, puisque tel est son nom.
Cependant, le scénario est aussi développé que le vocabulaire de Charlie, c’est à dire bien maigre. John Lone a beau bondir et gesticuler dans tous les sens, l’exercice atteint ses limites. Surtout, le conflit entre les scientifiques de la base, divisés sur le sort qu’il faut réserver à cet homme préhistorique, semble complètement artificiel. Les uns veulent le disséquer, les autres le garder en vie. Sans doute s’agissait-il de donner un semblant d’intrigue au long-métrage qui sinon en manquerait cruellement… Mais comment penser qu’un scientifique digne de ce nom envisage de sacrifier la vie de l’unique homme de Neandertal ?
Iceman part donc d’une idée intéressante. Il livre aussi de belles images et quelques scènes amusantes. Mais en faisant l’impasse sur la réelle portée scientifique d’une telle découverte, il manque d’ambition. Quant à la fin pseudo-métaphorique, on cherche encore quel sens lui donner… C’est sans doute non sans raisons que le film est aujourd’hui tombé dans l’oubli, car il ne dépasse pas le stade d’un modeste divertissement.