J’ai trouvé le film très bancal dans la mesure où il empile des tonalités opposées sur une bête histoire de rédemption étirée sur près de deux heures.
Le jeu exagéré nippon est une caractéristique de leur cinéma certes. Mais il faut voir tout de même le super vilain incarné par Shidô Nakamura rire à gorge déployée en roue libre totale. Il est sensé être la figure inquiétante et redoutable du film mais en l’état il inspire surtout le rire et la moquerie (difficile de faire autrement). Et en soit, ce n’est pas forcément un problème, mais le film est d’un sérieux plombant, et tombant fréquemment dans le pathos pur et dur. Les flashbacks gênants mêlé à la musique qui les accompagne achève de rendre l’ensemble risible.
Les chorégraphies sont sympas avec quelques plans iconiques plaisants. Et je suis toujours friand des litres d’hémoglobine versés généreusement. Par contre Fumihiko Sori a la fâcheuse habitude de coller des ralentis (souvent baveux), à tire-larigot. Il me semblait que le bullet time était déjà ringard en 2005, du moins aux USA.
N’étant pas du tout un spécialiste du chambara, j’ai tout de même apprécié, notamment dans la dernière bataille, retrouver tous les codes du western. C’est dingue comme ces deux genres, pourtant à l’opposé en terme de mœurs, géographie, tradition semblent se répondre et s’inspirer l’un de l’autre. Et cela démontre qu’il y avait le potentiel et l’envie de bien faire derrière ce projet.
Hélas, en l’état, Ichi est un poil chambara-ssant. Ne parvenant jamais à construire un tout solide, il ennuie plus qu’il divertit. Il aura le mérite de m’avoir donné envie de plonger dans l’univers de Zatoichi (dont il reprend énormément de choses) et ses 26 films. Un beau morceau de cinéma prometteur.