Ick
5.1
Ick

Film de Joseph Kahn (2024)

On nous a promis du Blob et The Faculty (vous vous souvenez, cette série B de Rodriguez, un peu naze mais quand même jouissive). Je sors de la projection. Je dois m’enfiler un demi litre de bière pour me calmer, au bon vieux pub James Hetfeeld, à 4 balles la pinte. N’allez pas au Corcoran, le lieu partenaire du festival, où la pinte est à 8,80 €. Voilà, c’est dit une bonne fois.

Bon, sérieusement pour ce film d'ouverture. Comment peut-on ouvrir un festival comme le vôtre — 13 ans d’existence — avec ce hic pareil ? Les gars, vous êtes payés pour diffuser ce produit ? Rassurez-moi !!! Vous êtes rincés comme les médias mainstream par les annonceurs pour placer des produits comme Coca-Anal + ou cette purge ? Hein, c’est ça ? VOUS REGARDEZ 450 FILMS POUR PROJETER CE TRUC AU MAX LINDER EN OUVERTURE ? Vous êtes complètement défoncés à la kétamine ? Le monde du cinéma et des festivals va si mal qu’il se laisse dicter ses choix par des marchands de purée ou vous êtes trop potes avec le réal Joseph Kahn ? Réveillez-vous !

Dans ce film, il y a de la tune, de la technique, des acteurs pas trop mauvais, des effets spéciaux (trop de CGI, vomis dès les premières scènes), un certain savoir-faire... mais trop clippeux. Marrants et innovants dans les années 90, hypés par Tarantino, ces tics de mise en scène sont devenus des tocs insupportables, des effets « clic-clac » comme dans The Substance, au passage. Cette mise en scène voudrait impressionner, être implacable avec son montage hyper-serré. Mais c’est juste ringard et rasoir à force.

Des moyens, oui, mais tout est gâché par un scénario bancal dès le départ (la mise en place est une OD de raccourcis narratifs), un traitement lamentable des enjeux sur l'invasion du truc – il est tout de suite présent à l'écran et dans l'histoire – et des effets tape-à-l’œil. Sans parler d’un manque de crédibilité pour cette créature-virus — coucou la Covid c'est bon, on a compris..n l'a vécue la dystopie — mal designée, qui ne tient pas la route, même si elle l’envahit souvent.

Message aux producteurs : arrêtez les CGI's pour les streumons !!! On n’en peut plus. Leur présence à l’écran n’est ni réaliste, ni crédible, ni tangible avec les acteurs en chair et en os. On n’y croit pas. C’est trop virtuel. Comment faut-il vous le dire ?! Même avec des millions de pixels en plus, on préfère les animatronics, les maquillages, le latex et du sang de porc, du réel même mal foutu !

À 10 ans, mon père m’avait emmené voir le tout premier Blob avec Steve McQueen en salles. On a dû sortir, j’étais terrifié, tellement c’était bien amené et foutu avec trois fois rien à l’image. J’ai flippé ma race quand le blob grossissait sous la couverture dès les 20 premières minutes. On ne voyait rien. Juste l’imagination travaillait à bloc. Là, l’ado qui va payer 15 balles pour voir ce film, qu’est-ce qui va le faire flipper ? Ou l’impressionner ? Imaginez si vous avez 56, 46, 36, 26 ou même 16 ans... Prendre les enfants et les dudes (sans âge) pour des cons, c’est le pire crime au cinéma.

Je suis libre d'écrire ce que je ressens. Je ne suis plus accrédité au PIFFF depuis 6 ans parce que je suis trop flemmard (dude for ever) ou alors trop critique et pas dans le milieu pour sucker les équipes, la prod etc. Je suis juste un spectateur qui rêve qu’un nouveau Master of Horror nous sorte un concept inédit, une vision vraiment horrifique. Ras-le-bol du marketing nostalgique ou du fan service.

Parlons-en, du fan service ! Les chansons pop 90’s doudous qui devaient nous fendre le cœur de nostalgie, dixit le réal à la présentation ? On se retrouve avec des morceaux FM de pop grasse américaine, de la pire espèce, et qu’on n’a jamais entendus en plus ! Non, ce n’est pas Stranger Things (saison 1) avec Modern English et leur imparable tube new wave I Melt with You.

Hé, le réal, ce ne sont pas tes vannes anti-woke qui sauveront ton film des oubliettes. Je tire la chasse, et ton ICK part direct avec ma chiasse après une semaine d’Open Bars. Et si je sors le boomstick, c’est parce que ton humour démago gâche les munitions contre le wokisme intégriste, justement. Pire encore, il dessert le public nerd, amateur de SF et d’horreur subversive, qui finit par rire bêtement devant ces putasseries pseudo-réactionnaires. Ça aurait pu être imparablement bad ass, comme dans les dialogues des meilleurs films anarcho-humanistes. Ici, c’est juste gratuit et bas du front.

Je rentre dans mon antre et glisse direct dans la PS4 un bon film de substance belliqueuse, informe : The Stuff de Larry Cohen. Ne faites pas de remake, par pitié... Prenez de la drogue, enfermez-vous dans un caisson sensoriel, une idée devrait germer de votre cervelle de petit malin. Ou tiens, je pourrais même me re-fadder le préquel de The Thing — tout de CGI torché — qui est un chef-d’œuvre par rapport à cet étron. Le public nerd vieillit mal, il est sans pitié.

TH du http://sdhparis.com

PS : Pendant les festivals, les proféfionnels de la proféfion derrière ou devant moi : hé les gars, fermez vos gueules ou parlez moins forts. J'ai subi tous vos CV's avant le film ou vos remarques inutiles ! Les mecs parlent trop fort pendant l'attente, les bandes annonces et même la présentation ! Et cela juste pour briller à la rangée des fauteuils derrière et devant. J'avais envie de les baffer les loulous, bande de vacataires du Pestacle : Et attends, certains posent même des droits d'auteur quand ils échangent des idées avec leur potes ! Du délire mégalo à HYPE CITY.

thth
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le 6 déc. 2024

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