Au-delà du bien et du mal c'est avant-tout l'immanence d'une vie. Une histoire racontée avec finesse et justesse sans tomber dans des évidences historiques qui pèsent trop souvent quand le sujet de la Seconde Guerre Mondiale est à l'amorce de la vie des personnages. Sans artifices scénaristiques, sans "blabla" bavard, ça reste cohérent du début à la fin. La caméra, incisive, cerne l'ensemble dans un dénuement pudique, presque chaste et qui nous laisse le temps d'observer et d'être.
Suave, corrosif, je suis sortie de la projection confus et admiratif. Les plans fixe et lent qui constituent en majorité le film sont une douleur silencieuse et parfois acide. Jamais complaisant, le scénario ne répond pas aux désirs des spectateurs. On ne cherche ni à embellir, ni à enlaidir ce qui s'il se passe.
Sans aucun doute on peut sentir l'influence de Béla Tarr (Le Cheval de Turin ; Le Tango de Satan...) ; c'est aussi un film à mettre en corrélation avec La Maison à la Tourelle d'Eva Neymann (ou Neïman), il pourrait presque y avoir un dialogue entre ces deux films.
Bref, Ida se laisse découvrir et j'espère qu'il ne vous laissera pas indifférent.