Identité secrète par Kaman
Vite, écrire une critique avant que ce film ne s'efface de ma mémoire...
Il y a des films - beaucoup - dont on sait d'emblée ce qu'ils vont nous servir et à quelle sauce. Identité secrète s'inclut merveilleusement dans cette catégorie de productions hollywoodiennes, celle-là même dont la fin n'est pas un twist mais plutôt une danse des canards.
Prenez un adolescent aux allures d'un G.I. Joe, faites-le mijoter avec une voisine mignonne comme tout, saupoudrer le tout de complot après avoir fait revenir de la C.I.A. et du service secret serbe infiltré, enfin présentez le tout sur fond de mélange raté entre teenage comedy et de film d'action, votre film est prêt. De l'action, du sexe et de l'humour: oui tout y est, en théorie.
De l'action catastrophiquement mise en scène, se résumant bien souvent à une suite interminable de coups très maladroitement filmés. Du sexe, mais incessamment frustré car adressé à un public adolescent dont le couple devrait être l'idéal... mais Ken et Barbie ne font plus illusion. De l'humour, très subtilement déguisé sous les traits du copain black de service qui apparaît cycliquement pour rendre des services improbables.
Pâle copie de la série télévisée Chuck et de nombreux autres films fondés sur des théories du complot, le scénario semble n'avoir fait aucun cas d'un fil rouge. Rien n'est là pour tenir en haleine le spectateur si ce n'est le joli minois de l'adolescente, tant et si bien que le dénouement est une accumulation de mini-dénouements ridicules. Outre l'absence de suspense, aucun personnage ne parvient à s'imposer: le méchant est un cliché de l'est sur pattes, l'agent de la C.I.A. semble être le frère caché de Columbo, et Sigourney Weaver a rarement paru aussi insipide.
Seule une chose semble pouvoir sauver ce film, c'est-à-dire les rires qu'ils provoquent face au grotesque qui le parcourt. Voici bien un film qui sera oublié avant même sa sortie en vidéo, pourtant très prochaine. Il ne s'agit cependant pas de ce que l'on peut voir de pire au cinéma, malheureusement.