Errance et solitude pourraient résumer ce film au visuel lancinant et pénible. Ce n'est pas du bon Gus Van Sant. Entre redondance et autres moments tirés en longueur à des fins obscures, l'auteur semble se complaire dans ce qu'on pourrait appeler une dissertation de l'ennui. La thèse en serait la relative banalité d'une star lorsqu'elle est hors du monde public, la conclusion résiderait, elle, dans le titre.
Pour seul plaisir, le spectateur n'aura que la réflexion qu'il se sera auto-suggérée face à une contemplation dénuée de tout génie, d'une platitude extrême. Ce que la caméra contemple relève heureusement le niveau, du moins pour ce qui est de l'acteur principal, les autres n'étant que des caricatures au style pénible. Trop d'irrégularité. Si la majeure partie du film est une suite de tableaux avares en intérêt on retiendra malgré tout deux moments d'extase visuelle au travers du recul que l'image prend par rapport à des performances musicales poignantes, déroutantes, dérangeantes presque.
Tout ce qui nous est livré est du brut sans saveur, pas une once de dialogue prêtant à réflexion, pour seul bruit vous aurez le grommellement constant d'un acteur, certes doué, mais sur les épaules duquel Van Sant aura eu le mauvais goût de vouloir faire reposer tout l'intérêt du film.
Réaliser un film pour ne rien dire est une chose, le faire sans aucun génie visuel ne pouvait déboucher que sur un mauvais résultat. Last Days ne brille pas, il est terne à tous points de vue.