Blake-Michael Pit-Cobain fait…Hmmm…areuh areuh areuheh eh eh hmm hmm hhhh f !uhclk gsbla bla bla cheehhh ba babbable blel belll nhmhm e u g… euhhhh…rrroasp pep e pa pe pi po pu pep e ha…epp pp end..Pendant une heure trente, ça finit par être long. Un monologue incompréhensible, mélange entre les vagissements de bébé, et le délire verbal d’un gars sous l’emprise d’une drogue dure quelconque. Le tout semble largement improvisé, avec les autres acteurs qui ne servent à rien et Van Sant qui semble s’être passé de scénario, ou d’un début d’histoire à développer. Les scènes se succèdent et se referment sur elles-mêmes, comme autant de chapitres clos, avec aucun lien de l’un à l’autre, le tout comme une chanson sans refrain en somme. Ça sent l’artifice à plein nez. L’astuce qui consiste à faire un portrait premier degré, très premier degré de Cobain, mêlé à une fiction expérimentalo-onirique qui n’a rien à voir avec le dit Cobain, c’est limite, et limite foutage de gueule, et c’est une excuse pour ne pas développer. Puis nous gaver de plans contemplatifs et vides à la fois, puisqu’il n’a rien à dire sur le sujet, donc ça tourne en rond, c’est le cliché de l’artiste à la recherche de l’inspiration, la solitude du génie incompris, le romantisme du héros sans cause à défendre. C’est déjà pas mal, mais il ne cherche pas plus loin, Van Sant, et on s’éloigne de Cobain qu’on avait soi-disant comme modèle. Et si Cobain était mort pauvre et inconnu ça aurait été parfait pour coller l’étiquette d’artiste maudit, malheureusement ce n’est pas le cas. N’arrivant pas à s’en sortir, il balance ces quelques clichés qui plombent le film au lieu d’apporter de la valeur ajoutée. Trop peu d’intérêt accordé au sujet, Gus fait un film d’auteur sur une rock-star ou plutôt ce qu’il en reste, et se regarde penser au lieu de filmer. Quant au dernier plan mystique, c’est encore plus limite, c’est racoleur, et sans rapport avec le reste.