Idiocracy est absolument à voir, qu’importe vos préférences cinématographiques, votre classe sociale, votre mode de vie, les chaussures que vous portez ou ce que vous venez de manger.
Une vision réaliste de notre espèce. On a tous forcément déjà vu des films de sciences fiction représentant une humanité (future ou alternative) supérieure à celle d’aujourd’hui, que ce soit en termes de technologie (Avatar, Cloud Atlas, 5e éléments, retour vers le futur etc) ou de moral (Star Trek). Bien sûr, cette vision ne fit pas long feu et laissa vite place à une vision plus… logique de notre avenir. En effet, on constate une nette tendance à, très souvent, associer les grandes avancées technologiques à des effets très négatifs (voire fatals) pour notre espèce : I-Robot, Minority repport, Mad Max, Terminator, Clones etc. Bien sûr, d’autres films illustrent une vision pessimiste de l’avenir en rendant l’Homme, l’unique responsable de sa détérioration, voire sa destruction (par la tendance politico-sociétale actuelle, des erreurs humaines ou autre). Dans cette branche là nous pouvons citer V pour Vendetta, La planète des singes, Cloud Atlas, Hunger Game, After Earth etc.
Ainsi, nous disposons d’une large palette de films, interrogeant la nature de l’homme, ses déviations et sa tendance à l’autodestruction, ou à travers d’univers alternatifs, ou dans un avenir plus ou moins proche.
Idiocracy est l’un d’entre eux. Cependant, le choix de réalisation de Mike Judge en fait un film à part. Contrairement à beaucoup d’autres films, le personnage principal n’est pas un héros à proprement parlé : il n’en ressortira pas grandit et ne sauvera pas l’humanité. Il n’a juste pas contribué à faire baisser le niveau intellectuel, « Et c’est pas si mal que ça, pour un américain moyen ».
Idiocracy se distingue aussi de par l’origine de la régression inéluctable humaine.
L’Homme s’autodétruit via une culture de masse clairement en déclin (notamment du fait de la télévision, mais aussi des célébrités dans le genre à Kim Kardashian ou Paris Hilton). Conséquences : folle régression technologiquo-scientifique (qui ira jusqu’à la perte de la manière de traiter les déchets, ou encore de la médecine) et moral. Nous avons donc affaire à une espèce totalement attardée considérant une boisson énergisante comme de l’eau et qui récompense d’un oscar, un film dont la seule scène est un cul qui pète (pendant 1h30).
Nota bene : c’est un film de type « weed ». Ou tout du moins qui utilise ses codes de réalisation. Il fait partie de cette catégorie de film qu’on regarde le plus souvent dans une situation particulière. Comme How high, faut trouver le joint, Harold et Kumar etc. En bref : qualité de l’image moyenne, doublage français horrible, dialogue pas très recherché (bon ici, au vu du niveau de QI des personnages c’est plus que logique) et enfin, humour limite, mais plus qu’efficace.
En somme, Idiocracy est un film qui marque, non pour sa forme, mais pour son fond…
Mais aussi car jamais vous ne ririez autant devant un autre film avec une vision, au fond, si déprimante de l’avenir de notre espèce.