Idiocracy constitue une illustration canonique de l'expression "pétard mouillé", tant son réjouissant concept de base bénéficie d'un traitement cinématographique aux fraises. Le film est un produit hybride entre pur mockumentary et comédie régressive à la Superbad. Le paradoxe est que s'il s'en sort très bien dans ce premier domaine de représentation, avec cette idée hilarante d'appuyer un évènement factice délirant (la population terrestre devenue débile) par des commentaires et outils didactiques à valeur pseudo-scientifique irréfutable, ce procédé est réduit à peau de chagrin dans l'économie générale du métrage. Mike Judge préfère basculer dans le régime de la fiction pure à base de personnages fadasses au possible et d'un humour bas de plafond répétitif et finalement pénible, annihilant de surcroît le semblant de crédibilité préalablement établi par des CGI et fonds verts désastreux. Un exemple type d'œuvre qui n'ose pas aller au bout de son sujet et ne tient aucune des promesses que son pitch en or laissait entrevoir.