Fantasmes cachés...
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le 13 août 2015
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... Ahlala. Ah que c'est bon un bon film.
Devant l'impossibilité de trouver une version traduite, je l'ai regardé en VO. Bam. Moi cette bilingue. Une amie - avec de très bons goûts - me l'avait proposé, en me disant "Tu vas adorer ! Ça parle de fantasmes, et puis c'est dans une ville, tout le monde se croise, chaque vie rencontre une autre, et puis, surtout, ça parle de fantasmes.". La sexualité, c'est mon no man's land préféré, pour un peu qu'on en parle bien.
Et "The Little Death" en parle bien.
La p'tite mort, c'est l'orgasme. Et c'est cette énergie qui pousse à l'orgasme, cette excitation qui grandit, grandit, jusqu'à éclater, qui ne trouve d’achèvement que dans cette explosion violente, ce moment où on ne pige que dalle, qui est à l'honneur. C'est même elle qui donne le rythme du film. On se balade d'envies en envies, de celle de cette femme qui est attirée par les larmes à celle de cet homme qui n'aime la compagnie de son épouse que quand elle est endormie (et j'en passe). Le désir, l'envie ... Quelles pulsions intenses. Quoi de mieux pour donner de l'intensité à un film, et, surtout, pour motiver ses personnages à faire tout ce qu'ils peuvent pour générer l'excitation et se laisser mourir dans le plaisir.
La thématique du sexe, on pensait la connaître, mais "The Little Death" nous prouve qu'on a encore beaucoup à apprendre. Ce film m'a rappelé une série, "Satisfaction", un presqu'huis-clos dans un bordel australien, série qui a eu le mérite de m'ouvrir la tête sur la question de la sexualité et, surtout, de m'ôter toute capacité de jugement appréciatif (et surtout dépréciatif) sur les pratiques des autres. L'intime a son cercle, et personne d'impoli n'a le droit d'y entrer. Il n'est question que de plaisir, et le plaisir, c'est ce qui nous guide, non ? Ce grand principe de plaisir freudien. "The Little Death" est une ode à ce concept.
J'ai adoré.
Les acteurs sont neufs, tous frais, le ton est délicieux, et l'humour se mêle parfaitement à l'émotion. Nos yeux sont captivés par l'agitation au sein d'une maison, d'un écran d'ordinateur, d'un parking ... Pas mal de choses. Parce que pas question de se lasser. L'idée est de passer de saynètes en saynètes et de se laisser emporter. Et puis j'aime l'idée des vies qui se croisent et ont chacune leur impact sur l'autre. "Babel" joue sur ce tableau, et ce n'est pas pour rien que c'est un de mes films préférés. C'est là qu'on sent le travail d'écriture, la finitude de la chose, le soin apporté à l'enchâssement de tous ces récits. L'ensemble devient homogène, on se sent face à des morceaux de vies, ça n'en est que plus touchant.
Ce film regorge de richesses et de trouvailles délectables.
Et le ton, la saveur particulière de ce film, sa couleur, ces taches qu'il laisse dans l'esprit, cette poésie qui pique, qui mord et qui caresse, moi, j'en suis amoureuse. Y'a du niveau (enfin).
Brillant.
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Créée
le 10 nov. 2015
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