III, c’est un film Russe que j’attendais depuis un bail, depuis l’apparition sur divers sites de photos de production, puis après vision de la bande annonce. Il n’aura pas fallut que j’attende longtemps pour me jeter dessus dés la sortie du métrage. Vu mes attentes, les chances d’être déçu étaient énormes face à ce que j’attendais comme un Silent Hill russe, une expérimentation sensorielle dans le subconscient d’un des personnages. Et finalement, non, III a tenu, du moins pour moi, ces promesses. Certes, le concept est très simple, et on aurait pu attendre un peu plus de folie du métrage, mais avec ses petites 1h20 et le travail visuel splendide effectué par Pavel Khvaleev, j’ai été comblé. Donc III, c’est une histoire très simple qui se déroule dans un petit village d’Europe de l’Est. Une étrange maladie décime la population, dont la mère des deux sœurs que l’histoire nous invite à suivre, Ayia et Mirra. Dés la scène d’ouverture, c’est clair, III a bénéficié d’un très grand soin, autant visuel qu’auditif. L’ambiance est prenante, les plans et décors souvent sublimes, le montage affuté, les sons pour nous plonger dans un monde différent bien trouvés et l’ensemble fonctionne à merveille, surtout que les trois acteurs principaux jouent à la perfection.
Aucune surprise, une des deux sœurs se retrouve rapidement atteinte de cette maladie, qui prend de grandes proportions, et les deux trouvent refuge chez un prêtre ami de la famille. Même si finalement, l’histoire met bien la moitié du film avant de démarrer réellement, on se retrouve plongé dans un univers solide et maîtrisé. Il suffit de voir ses plans aériens sur ce petit village, ou encore ces magnifiques plans de forêt pour être plongé dans l’ambiance. Quelques scènes oniriques, ou plutôt cauchemardesques s’invitent dans le métrage, comme pour nous préparer à sa dernière partie, beaucoup plus osée et surréaliste, puisque pour sauver sa sœur, Ayia va effectuer un rituel pour plonger dans le subconscient de sa sœur et trouver la cause de la maladie. Dès lors, on se retrouve avec cette jeune femme plongée dans un univers qui perd ses repères et perd ses sens, où des éléments dérangeants peuplent le décor, où les corps se déforment.
Si on pourra clairement reprocher au métrage son propos qui au delà de son concept n’a plus grand-chose à proposer, il faut avouer qu’il le fait bien, et ne tire jamais sur la corde pour étirer ses scènes et nous endormir. Tout va vite, et en un rien de temps, et bien c’est déjà terminé. Certes, l’aventure proposée arrive finalement au bout de 40 minutes, mais sa première partie se fait intéressante, rythmée et bien écrite. Visuellement splendide, si je devrais émettre quelques critiques au métrage, ce serait son final qui aurait mérité d’être un peu plus long pour intensifier ses choix, et sans doute un petit manque d’implication émotionnelle. Il s’agît tout de même d’une fille prête à tout pour sauver sa sœur, mais avec la courte durée du métrage, la relation entre les deux n’est pas toujours développée à son maximum, ce qui nous donne l’impression d’assister à un spectacle prenant et réussi, mais auquel il manque un petit quelque chose au final. Rien de bien méchant, puisqu’au final, III n’est absolument pas une déception.