Quand je tombe sur une affiche constellée de citations dithyrambiques provenant de magazines comme Elle, Cosmo, Studio ou Femme Actuelle, faut pas m'en vouloir mais je deviens automatiquement méfiant. Ce n'est pas que je ne leur fais pas confiance mais... Disons que je ne leur fais pas confiance.
Réalisé par le roi de la comédie romantique, celui qui fait rêver les ménagères (je ne juge pas, moi-même...), j'ai nommé Richard Curtis, "Il était temps" fut vendu comme une nouvelle comédie romantique british saupoudrée d'une légère touche de fantastique par le biais du thème du voyage dans le temps.
Ce qu'il n'est finalement pas vraiment, l'élément romantique du film ne concernant à vrai dire que la première partie. Non, "Il était temps" est davantage un film sur la filiation, sur la transmission, un gigantesque encouragement à prendre la vie comme elle vient et à apprécier les petits plaisirs simples de l'existence.
Le film de Curtis regorge de jolies séquences, notamment lorsqu'il décrit les rapports très touchants entre un père et son fils, et bénéficie d'un excellent casting, bien que le personnage de la craquante Rachel McAdams paraisse un brin schématique et vide. Dommage dès lors que tout cela soit d'une facilité déconcertante, le héros ne rencontrant que très peu d'obstacles sur sa route, hormis le temps d'une parenthèse plus sombre (et encore) à mi-parcours mais bien trop artificielle et inoffensive pour relancer la machine.
Fausse comédie romantique mais véritable fable attachante, "Il était temps" se laisse regarder sans aucun déplaisir mais aurait gagné à exploiter beaucoup plus son point de départ fantaisiste et à proposer une intrigue plus corsée, plus consistante, avec de vrais enjeux dramatiques.