About Time entre directement dans la catégorie des "Films sympas mais qui ne cassent pas des briques". Curtis, quelque soit son métier, a une sacrée filmographie derrière lui et bon nombre de ses oeuvres sont délectables: Love Actually, Notting Hill, Four Weddings and a Funeral, ou encore The Boat That Rocked pour les plus connues. De là à dire que About Time est une déception, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas.
En effet, Curtis réussit encore une fois son coup en nous livrant une galerie de personnages attachants conjugée à une histoire touchante. Le héros, Tim, a le don de voyager dans le passé pour réparer ses erreurs. Nous ne sommes pas dans de la S-F, et Curtis ne s'embarrasse pas avec l'effet papillon ou les divers paradoxes qu'il résout en une phrase, même s'il donne toutefois quelques règles pour cadrer l'usage de ce pouvoir. Les dialogues justement sont toujours d'une rare efficacité. Les expressions et façons de parler très britanniques sont pour la plupart drôles et permettent de décrire tout un personnage en quelques répliques. Les acteurs sont globalement convaincants, même Rachel McAdams pour qui je n'ai pourtant jamais eu beaucoup d'estime.
Néanmoins, le film ne décolle jamais véritablement. A qui la faute ?
Tout d'abord, le protagoniste Tim est, il faut l'admettre, peu charismatique. Il est comme le film, sympa mais il ne casse pas des briques. On s'attache ainsi davantage à des personnages comme son père (mais bon c'est Bill Nighy alors c'est de la triche), sa soeur Kit Kat dont l'enthousiasme est contagieux, Harry et ses répliques toujours plus acerbes qui est de loin mon personnage préféré, ou encore Charlotte (mais ça c'est juste parce que c'est Margot Robbie). A mon humble avis, lorsqu'on préfère les personnages secondaires, c'est généralement un peu problématique.
Dans un deuxième temps, on peut reprocher au film d'utiliser finalement peu le voyage dans le temps. A quoi bon fonder l'histoire dessus si c'est pour nous apporter une morale qui dit qu'au final il faut apprécier le temps présent et prendre les choses telles qu'elles sont. Je trouve même cette morale à contre-emploi. On donne ici l'opportunité de revenir en arrière pour modifier ses petites erreurs, et on nous explique que justement, même si c'était possible, il ne faudrait pas le faire.
On a donc une comédie romantique britannique tout à fait agréable mais qui ne nous fait rien de spécial. On rit quand il faut rire, on est triste quand il faut être triste, mais ce ne sera certainement jamais un film qu'on recommandera spontanément.