Le film qui a changé l'image de Crawford!

Le jeu de Joan Crawford ne m'ayant jamais vraiment frappé auparavant, c'est plutôt à contre coeur que je me lance dans le visionnage de A Woman's face qui fût en premier lieu réalisé par Gustaf Molander avec comme actrice pour le rôle de cette femme abimée par la vie (au sens propre et figuré) Ingrid Bergman.


La barre était haute mais je voulais savoir comment un réalisateur comme George Cukor allait mettre en scène ce procès qui est entre coupé de retour dans le passé et si une actrice comme Joan Crawford allait vraiment s'enlaidir pour un personnage. Ai-je besoin de vous dire que ma surprise fût grande dès les premières minutes du film: nous sommes tout de suite plongés dans l'ambiance oppressante d'une salle de procès. La caméra s'en plaçant derrière les juges, offre au spectateur une place à partir de laquelle il peut voir le visage des témoins qui vont s'enchaîner à la barre. Nous allons être les réels juges de cette affaire (impression qui se concrétisera à la fin du film, mais je n'en dis pas plus...).


Le jeu des acteurs est aussi travaillé que la mise en scène (Cukor étant un très bon pour diriger les acteurs). Crawford, qui habituellement est très portée sur son apparence, se laisse défigurer la moitié du visage tout en étant au summum de sa beauté. Elle semble totalement servir l'évolution caractérielle de son personnage malgré les quelques gros plans qui parfois peuvent paraître un peu surfait mais il ne faut pas oublier qu'à cet époque on va au cinéma pour voir des stars plus que des histoires. Bien que le film tourne autour du personnage de Crawford, le reste de la distribution fait aussi son effet. Tout d'abord nous avons Melvyn Douglas, qui avec charme fou apparait comme le Dr Frankenstein, l'homme qui va par la chirurgie faire renaître une personne. Conrad Veidt, en méchant manipulateur est aussi crédible que lorsqu'il joue un officier nazi dans Casablanca. Mention spéciale à Osa Massen, qui fût je dois l'avouer est une découverte pour moi, son jeu léger surtout face à une Crawford blessée ma plusieurs fois fait apparaître un léger sourire en coin.


Cette découverte me montre une fois encore le talent de George Cukor (renforçant mon admiration à son égard), me laisse voir le charme sophistiqué de Melvyn Douglas, me réconcilie avec les seconds rôles qui à mon goût son parfois trop peu exploiter dans les années 40 sous prétexte que les personnages principaux soient tenus pas des stars. Mais surtout: A Woman's face me réconcilie définitivement avec Joan Crawford, qui laisse apparaître de nouvelles facette sous la caméra de Cukor. En clair, ce film est une fusion de petits éclats de talent qui donne: " The best picture of 1941".

loanneval
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le 22 juil. 2020

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