Le Belge a la cote : il est drôle, pas cher, efficace, parfois doué, toujours sympa, et surtout, SURTOUT, il a le sens de la dérision. Je fais des généralités bien sûr, des connards il y en a partout, mais moins que chez certains de nos voisins.
Christian Merret-Palmair, sans doute traumatisé par Benoit Poelvoorde (les Carnets de Monsieur Manatane, les Portes de la Gloire) décide de frapper dans le cocotier à sa manière en faisant de ma description initiale un credo et en réglant leur compte aux agaçants Parisiens un peu bête et méchant. Côté humour, rien à redire : Merret-Palmair est suffisamment intelligent pour exploiter les innombrables clichés sur les belges (et sur les français) pour en faire ses armes. Drôle, le film l'est, surtout lors de la longue séquence "d'entraînement" où Anne Marivin doit apprendre à "être belge". Comme toute bonne comédie, Il était une fois une fois exacerbe les caricatures pour les faire devenir guignolesques, de l'accent aux expressions, du chicon aux blagues nulles. Tout le monde pourra trouver son compte dans les deux premiers tiers du film, à ce petit jeu d'arroseur arrosé de Duvel.
Le problème, c'est que le film se perd un peu dans sa dernière partie, Ocean's Eleven du pauvre où l'humour est trop peu présent, trop convenu pour vraiment booster l'action, un peu molle, du cambriolage. Sans parler de l'happy end forcé et boursoufflé.
Un film sympatoche, entre copains une bière à la main, à condition qu'on ne cherche pas du haut de gamme ou de l'intellectuel. Les moins coincés souriront plus d'une fois, et pour les autres le titre aura au moins le mérite de les avertir sur le genre de la maison.