Le documentaire, si c'en est un (puisqu'il s'agit plus d'un making-of... et encore, nous sommes dans la succession d'images d'off, sans franchement l'intention d'en faire un making, alors que c'en est... c'est flou, et en même temps translucide), est difficile à regarder. D'abord, car il n'est qu'une succession d'images tournées par une seconde caméra, le plus souvent posée sur un trépied, et l'autre partie du temps trimbalée violemment de part et d'autre des lieux de tournages, avec son lot de montagnes russes visuelles. Nous avons face à nous quatre-vingts minutes d'une gerbe probable. Non pas pour son sujet, mais pour sa non-stabilité qui nous refile le mal de l'objectif. De même, l'ouverture d'esprit de chacun et sa tolérance au niveau sexuel peuvent engendrer un malaise sur certaines "séquences" présentées. Après, celui qui s'aventure là-dedans sait plus ou moins à quoi s'attendre.
Nous noterons un titre quelque peu trompeur, même si pertinent. En effet, l'acteur-réalisateur HPG nous plonge dans les coulisses du milieu ciné-pornographique, avec son lot d'artifices et de tromperie propre à ce dernier. Nous verrons donc certaines ficelles de réal' pour faire croire par exemple à une fellation, en plaçant la caméra dans un certain angle, la femme (ou l'homme, chacun ses goûts) adoptant une gestuelle non contractuelle, dans un élan de magie optique. Soit. Et, il y a des séquences plus explicites, où les coups de teub sont foison. Peut-être n'est-ce que du sexe, dans ce cas, "Il n'y a pas de rapport amoureux" eût été un frontispice plus approprié. Mais alors, nous négligeons l'amour que portent certains acteurs et réalisateurs à un milieu qui, malgré ses efforts, n'a toujours pas la reconnaissance du grand public pour ce qu'il est (parfois) : un art. La pornographie est un art, une thérapie pour certains, une addiction pour d'autres, une abomination, une honte... Elle a le mérite de faire parler d'elle, en bien ou en mal.
En somme, "Il n'y a pas de rapport sexuel" est une excellente immersion dans un milieu beaucoup trop méconnu, fantasmé et idéalisé. Elle permet de se rendre compte de la difficulté pornographique, qui n'est plus tout carré rose.
Extraits choisis :
La fausse pipe c'est super chiant
Prends-lui la bite
Alors toi tu vas t'amener comme ça, tu vas te faire huit mille euros avec ta bite en sautant les plus belles nanas, et la vie est comme ça ?! Mais tout le monde voudrait faire ça ! T'as remarqué que plus ça paraît simple, plus c'est dur ?
T'as pas une énorme bite... T'as une bonne bite, donc il faut que tu sois technique.
Sois pas admiratif de ces connards, de ces fils à papa. Toi t'es un ouvrier, t'es un dur à cuire.