Re-garder ce qu'on a envie d'entendre
L'idée forte d'une ré-apparition, des retrouvailles, d'une ré-insertion paraît séduisante car elle paraît être une mesure réconciliatrice. L'histoire porte ainsi en son sein la vie d'une ex-prisonnière, aussi meurtrie que meurtrière devant l'Eternel, qui ré-apprend à être jugée après le jugement judiciaire mais qui reconquiert sa place avec beaucoup de mélancolie. Un rôle rare et en or dans la composition.
Cependant, l'impression que le film se repose sur cette idée forte évide les rapports, repose sur les acquis pour ne donner lieu qu'à une succession de scènes quotidiennes avec une inégalité de rôles et des discours préconçus.
Si le film n'esquive pas son sujet - et il est fort appréciable qu'il le soit - il échappe toutefois à la dissection de ce retour pourtant intéressant. Et d'autant plus qu'il légitime l'acte meurtrier comme si c'était la condition sine qua non de l'acceptation de la mort... et donc du film.
Ensuite, je lui reproche les mêmes choses que Amour ou Le père de mes enfants : une prévisibilité de tous les instants, une démagogie.