Avec une introduction politique moderne un peu inquiétante (on parle de russie et d'amérique accentuant la déchirure entre les deux corées, #trumpenpls) et une intro calquée sur l'ouverture du film d'animation, on commence enfin à saisir l'essence de ce nouveau Jin Roh, beaucoup plus dynamique et politique que son prédécesseur, ce qui fait finalement pencher davantage ce film dans la catégorie du reboot que du remake. Excellent choix puisqu'on se laisse alors surprendre par les enjeux modernes de cet actioner SF, qui préfère se focaliser sur la corruption des autorités internes de ce régime sud coréen, déchiré par la guerre civile propre au rassemblement des corées et par les intérêts des responsables mis en jeu, qui manipulent la brigade Illang selon des objectifs assez différents. On suit donc une intrigue à différents niveaux, depuis le camp terroriste jusqu'aux hautes sphères du régime, tout en savourant de remarquables scènes d'action qui nous rappellent tout le dynamisme dont est capable le cinéma coréen, celui qu'on a aimé au début de la décennie 2010. Le réalisateur de J'ai rencontré le Diable ne perd décidément pas la main et emballe avec une certaine virtuosité son reboot, élégante modernisation de son prédécesseur qui sait quand développer la politique et quand basculer sur l'action ou les implications personnelles des protagonistes. Particulièrement efficace, régulièrement violent (le gore des années 90 remis au goût du jour, ça défouraille comme dans Dredd), le divertissement se déroule sans perte de temps et trouve une esthétique élégante avec Kim Jee Woon et son équipe, qui rendent tout aussi impressionnantes et dynamiques les armures blindées de la brigade Illang, principal enjeu du récit. On peine au début à suivre tous les enjeux de l'intrigue car beaucoup de personnages interviennent, mais l'intrigue finit par bien se focaliser pour conserver sa cohérence tout en évacuant les enjeux secondaires.
Remarquable pour son dynamisme et le savoir faire de sa direction artistique (on est loin d'un foutage de gueule comme le furent les adaptations live Fullmetal alchimist et L'attaque des titans), Illang, la Brigade des loups est un bon reboot et un bon film d'action SF, qui nous fait retrouver avec bonheur toute l'efficacité du cinéma coréen sans tomber dans ses travers (naïveté des personnages/symboles, incohérences symboliques, seule la mention du petit chaperon rouge est lourde, mais elle est vite évacuée du récit). Inespéré.