La bande annonce était accrocheuse. Elle venait piquer l’intérêt du spectateur pour un film français qui s’attaque à une cible jusque là réservée au cinéma américain ou anglais : le « survival ».
Un couple, est pris pour cible chez eux, par des agresseurs dont on ne saura rien jusqu’à la fin, si ce n’est qu’ils se fondent dans ce décor sinistre d’une Roumaine par encore remise de l’ère de Ceausescu.
L’intérêt du film ne tient d’ailleurs pas sur ce pitch peu original, mais plutôt dans la démonstration d’une mise en scène capable de le faire vivre en vrai film angoissant.
La séquence d’intro est plutôt prometteuse. Elle flatte l’appétit grandissant du spectateur vers une descente aux enfers attendue. Malheureusement, celui-ci ne sera pas rassasié car « ils » manque beaucoup d’ingrédients pour être vraiment convaincant. La psychologie des personnages est survolée. Le couple de victimes est dépeint sommairement si ce n’est qu’aux portes du drame on ne peut qu’afficher une certaine distance. Si le film recèle un vrai climat d’angoisse, poussé et travaillé (jeu d’ombres ou sur les sons, illusions, photo chargée…) on ne réussit toutefois pas à être surpris malgré les nombreuses tentatives des réalisateurs. Même la fin s’annonce comme trop prévisible dès le premier tiers du film.
Toutefois, « ils » reste un œuvre honnête qui se laisse voir et l’on peut y trouver même un certain intérêt plus social qu’horrifique d’autant qu’il se base sur des faits réels.