En voyage commercial à l'ile Maurice, un employé, accompagné d'une personne rencontrée dans l'avion, passent une soirée bien arrosée, et décident de pisser sur un totem. Sauf que celui-ci est maudit, et qu'ils vont avoir des pouvoirs parfois utiles, parfois encombrants.
Dans la longue carrière de Georges Lautner, le film est placé entre Mort d'un pourri et Flic ou voyou, c'est dire la souplesse du réalisateur, qui va passer peu à peu aux gros budgets. C'est clairement du nanar, d'ailleurs il est noté chez Nanarland, qui veut pour le cabotinage de ses acteurs actrices, aussi bien Jean Lefèbvre, Henri Guybet ou Renée Saint-Cyr, la maman du réalisateur. Mais en même temps, je dirais que plus c'est con plus c'est bon, c'est idiot à un point qu'à un moment, j'ai rigolé. Notamment de l'utilisation des pouvoirs de Lefèbvre ou Guybet, qui peuvent se téléphoner en faisant le geste avec les doigts, se téléporter, créer une tornade en soufflant, casser un verre en lançant des œufs ou encore laver à distanc le dos d'une jeune fille au pair qui est en train de se doucher. Ce qui nous vaut un plan gratuit de seins nus...
Mais ce qui me chagrine, c'est que si c'est tourné vers la folie, voire le burlesque, avec des effets spéciaux novateurs pour l'époque, c'est tout de même d'une laideur sidérale. Pour la première partie tournée à l'ile Maurice, on dirait que c'est tourné en banlieue avec quelques palmiers pour faire illusion, c'est dire. On sent que tout le monde a voulu faire le film pour se baigner à l’œil une fois le tournage terminé, mais quand c'est pas beau, il faut le dire, car une comédie nanardesque peut avoir le droit d'être bien filmée. Quand ce ne sont pas des erreurs de raccord, comme le maillot de Guybet qui change plusieurs fois de motif ou les cheveux de Lefèbvre qui font ce qu'ils veulent au fil des plans. Et surtout, pour quelques gags qui marchent, ça sent le concept tiré jusqu'au bout, allant inclure une cascade automobile comme on verra d'ailleurs dans le film suivant, Flic ou voyou.
Ils sont fous ces sorciers fait partie de la carrière bicéphale de Lautner, où on le sent parfois impliqué dans ce qu'il tourne, et là, c'est clairement de l'alimentaire. Ce qui n'est pas grave en soi, car il va rebondir juste après...