Imperial Dreams par limma

Bambi (John Bodega) sort de prison et souhaite reprendre une vie normale afin de s’occuper de son fils. Avec une mère démissionnaire et un oncle gangster, il sera difficile d’éviter la récidive. Attiré par l'écriture et pugnace il veut être écrivain et dresser le portrait de son environnement, tout autant que trouver sa rédemption. A sa sortie, les ennuis commencent. Bambi vit dans un quartier mal famé et sera soumis au harcèlement de sa famille le poussant sans cesse à faire preuve de soutien familial...et à une administration tout autant perdue que désintéressée de ses ex prisonniers, rappelant au chemin de croix des vétérans à leur réinsertion.

Premier film du scénariste Malik Vitthal, qui aura le mérite de placer les afro américains dans une ligne positive. Bien souvent ce sera le traumatisme des USA à retranscrire des pans d’histoires dramatiques qui sont mis en scène, au détriment de souligner aussi leur réussite.
Snoop Dogg  nous dit d’ailleurs suite à la sortie de la série "Roots"
Je ne comprends pas les Etats-Unis. Ils nous montrent ce que nous avons subi centaine d'années après centaine d'années. Le rappeur se demande quand est-ce qu'une série s'intéressera aux succès des noirs...

Pourtant de succès dans cette histoire, c’est bien minime mais l'ensemble est positif. Le cinéaste opte pour un peinture de société. Un soupçon de cinéma engagé à la Spike Lee, et un clin d'œil au chemin de dédales compliquées pour le héros de « Moi daniel Blake » et des administrations incapables à réinsérer leur population en difficultés, les poussant à la rue. Bambi subit humiliations et refus et sera toujours surveillé de près par la police du coin. Vivant dans une voiture, les services à l’enfance guette, les interdictions sont légion (ne pas loger un ex prisonnier dans un logement social !)...

Alors le thème reste tout de même léger « il est facile de replonger plutôt que d’arriver à trouver un travail », et manquera parfois d'un rythme plus soutenu mais malgré des longueurs et quelques flottements et redondances, le cinéaste parvient à rendre son atmosphère tendue lors des scènes d’attente, de rencontre pour sa réhabilitation, d'errance, mais aussi de moments de vie avec son fils comme autant de bouffées d’air positives et d'enjeu à une vie meilleure...
La performance en finesse de Bodega a le mérite de nous y faire croire. Jeune homme déjà responsable d’une vie, lui-même pas encore suffisamment adulte pour gérer son avenir, il reste un homme combatif à l'égal de tout un chacun. Le cinéaste évite le racisme ordinaire et ne propose pas d’intrigue particulière ni de grandes envolées. Pas de de guerre de gangs ou de fusillade à outrance. Sans dialogues accessoires, ni sentimentalisme, il filme ses acteurs dans un environnement banal et pourtant constamment emprunt de danger et de gravité. Pas de plans magistraux non plus, on suivra les personnages comme une ballade bien ordinaire dans une société et ses multiples contradictions.