In Hell
5.8
In Hell

Film de Ringo Lam (2003)

« La haine me garde en vie. »

Dernier des trois films de Ringo Lam avec un JCVD à l'intérieur, In Hell est aussi réputé pour avoir été le plus compliqué à tourner. Le feu réalisateur hongkongais ayant toujours été réputé pour pousser à bout ses acteurs, pour se comporter un peu comme la dernière des merdes avec eux, quitte à ce que ç'en devienne dangereux et/ou qu'il y ait des abandons sur le tournage (spoiler : ce sera le cas ici). De surcroit, la prison du film ayant été construite pour l'occasion (du moins, sur les bases d'une vieille usine, faut pas trop déconner non plus), et les acteurs ayant dû vivre là-dedans durant la tournée du tournage, on se doute que nombre d'entre eux ont été poussés à bout.


Ce fut le cas pour notre cher Jean-Claude en tous cas. À l'époque, l'acteur tentait de se sortir du monde de la drogue dans lequel il était rentré, et nul doute qu'un tournage aussi éreintant que celui de In Hell ne put que le pousser davantage à bout. En l'état, ça se traduit surtout par un JCVD bien plus effacé que dans ses autres films, parlant peu, mais subissant beaucoup, mais aussi par pas mal de bastons et tabassages en règle : ce qui va de pair avec le pitch du film, cliché et injuste, qui justifie la rentrée en prison du personnage. Curieusement, 2003 avait beau ne pas être la meilleure année pour l'acteur belge, on sent que Ringo Lam sait le diriger, qu'il arrive à l'exploiter au mieux malgré un certain côté neurasthénique propre à cette période (sans parler de l'âge du bonhomme, qui dépassait les 40 ans).

Cela passe par les fameuses bastons, comme déjà évoqué, In Hell faisant la part belle aux combats violents, orientés street fight et s'éloignant donc de ceux des meilleurs films du bonhomme (Bloodsport notamment). Reste que ces combats demeurent agréables à regarder : c'est violent, variés, ça se bat dans la boue et les personnages sont à bout (parce que les acteurs l'étaient aussi en fait)… malheureusement, sans que ç'en devienne illisible, force est de constater que certaines scènes sont surdécoupées.

Pour revenir sur le côté carcéral, In Hell est loin d'être le film le plus original à ce niveau-là, enquillant tous les clichés possibles, à base de corruption, de traitement inhumain, viols, de gangs et de travestis présents pour amuser la galerie… mais est-ce vraiment d'un film original dont on avait besoin ? On est sur un film avec Jean-Claude Van Damme et censé se dérouler en Russie pour rappel. Quoique… curieusement, le film a un certain côté onirique par moment, que ce soit à travers la scène du papillon ou l'apparition fantomatique de la défunte femme du protagoniste principal. Pas forcément les scènes qu'on retiendra du film, même si elles ont l'avantage de surprendre le spectateur.

Au niveau des autres personnages, on retrouve le joueur de football américain Lawrence Taylor, qui campe ici le rôle du type imposant qui ne parle pratiquement jamais (mais qu'on sait qu'il a bon fond). Curieusement, le personnage a beau être muet durant toute la première moitié du film, on finit par plus l'entendre que JCVD dans la seconde partie, enchaînant phrases « philosophiques » sur phrases philosophiques. On retrouve aussi le traditionnel traître, la victime de service, mais aussi une sorte de « boss de fin » qu'on nous tease durant tout le film… pour qu'il fasse finalement la paix avec Kyle LeBlanc (oui, je le précise que maintenant, mais c'est le nom du personnage qu'incarne JCVD) en une minute top chrono. Bref, encore une fois, ça fait très cliché. Reste les gardes, qui sont tous corrompus : on sait qu'ils sont méchants parce qu'ils ont des porte-cigarettes. On notera d'ailleurs qu'on retrouve quelques acteurs d'origines latines parmi eux, une présence qui peut facilement s'expliquer quand on sait que le film devait être tourné au Mexique à l'origine.


Initialement prévu pour sortir au cinéma, In Hell sortit directement en DTV et sans trop de surprise, avec moins de 300.000 $ pour un budget de 17.000.000 on peut dire que ce fut un four. Reste que face à un Replicant, du même réalisateur, j'ai trouvé ce In Hell plus solide et que le côté DTV ne s'est pas fait ressentir.

Bref, me manque plus qu'à regarder Risque maximum afin de voir où se place le film dont il est question face aux deux autres films du duo JCVD/Lam. Mais surtout, il faut absolument que je me mate Midnight Express, depuis le temps qu'on m'en parle, et In Hell étant réputé pour avoir de nombreux points communs avec ce dernier, ce serait bien d'enfin se faire son propre avis dessus.

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le 2 sept. 2024

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MacCAM

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