En voilà un film obscur. Straub qui dans Kommunisten également sorti en 2015 avait déjà repris des extraits de ses anciens films pour les remonter, pour leur donner un sens nouveau en les changeant d'époque et donc de contexte, fait ici plus ou moins la même chose.
Si j'ai bien compris il reprend la fin de son film coréalisé avec sa comparse de toujours Danièle Huillet où ils s'inspiraient de Brecht pour parler de César pour faire son nouveau film. Alors le court métrage est très court, dix minutes, et ne consiste pas en une simple reprise d'une séquence. Ce qu'il fait c'est modifier totalement les couleurs, le film en couleur de l'époque devient rose (ou magenta je sais pas trop) et blanc (un peu comme si on diffusait seulement le rouge dans du technicolor), mais surtout on voit un vraiment film.
Je m'explique Straub montre ici un film et pour faire ça il filme une bobine se jouer sur l'écran. On y voit tous les artéfacts dus au temps, la bobine s'emballe, les sous-titres anglais partent et nous laissent face à une œuvre en allemand...
C'est assez particulier comme manière de briser le quatrième mur, de faire comprendre au spectateur qu'il voit un film.
Je dirais qu'à défaut d'avoir compris la démarche, j'ai apprécié le questionnement qui entoure l’œuvre, pour le moins singulière, car à part Godard, je ne connais pas trop de réal qui réutilisent des bouts de leurs films, qui se citent, etc pour en faire autre chose.