Qu'est ce que la vie, qu'est-ce que le lent et perpétuel déroulement de notre existence, à qui et à quoi sommes nous réellement attachés ?
C'est dans la peau d'un voyageur invétéré, d'un brillant professionnel du licenciement, que ce film apporte quelques réponses à ces questions.
Ryan Bingham, personnage stéréotype du gars sans attaches, ne se souciant pas du passé et guère moins du futur, passe sa vie en l'air, bercé par le doux ronronnement du moteur des avions, qualifiant ce lieu ou ces lieux comme étant son chez soi. Son quotidien est alors perturbé par une rencontre, une femme avec qui il s'amuse et qui prend progressivement de l'importance; ainsi que par la présence d'une nouvelle venue dans sa boite, diplômée de psychologie, une intellectuelle qui est tout l'opposée de lui.
Ryan, donnant des conférences prônant l'intérêt d'une vie sans bagages, préférant un sac vide plutôt que trop rempli, se rend peu à peu compte de ce qu'il est à cause de la vie qu'il mène. Adepte des cartes de fidélité, se faisant un plaisir de cumuler des miles, séjournant à son domicile 43 jours par an, Ryan se rend compte qu'il est une parenthèse dans la vie de chacun, que sa présence, certes perpétuelle à l'hôtel, à l'aéroport, au restaurant, ne fait que refléter l'absence de liens solides.
Ainsi, nous découvrons la détresse d'un homme qui, bien que louant les plaisirs de sa vie, se sent profondément seul. Cette solitude est très présente durant tout le film, ce poncif nous rappelle alors le dicton : "Mieux vaut être seul que mal accompagné", mais alors, vaut il mieux être seul que pas accompagné du tout ? C'est dans la solitude que Ryan croit trouver son bonheur, c'est dans cette liberté et dans l'absence de toute responsabilité qu'il pense être heureux. Mais ce bonheur apparait illusoire (comme il le dit si bien) : "les souvenirs qui t'ont le plus marqué se sont-ils déroulés quand tu étais seul ?" ... cqfd, se démontrant lui même l'inverse de ce qu'il croyait. Sa vie est une succession d'évènements qui n'ont que peu d'importance. Cette redondance n'est jamais bousculée par une sortie entre amis, par l'amour de sa famille.
Vivre sans les autres pourrait parfois être profitable : pas de liens à entretenir, pas de compromis à faire, mais est-ce que l'être humain aspire à cela ? Depuis que les hommes existent, leur mise en communauté fait leur force et pallie leurs faiblesses. Jason Reitman nous montre simplement ce que serait une vie sans ça, sans le monde extérieur, ou plutôt sans réelle influence du monde extérieur sur nous même ou d'influence de nous même sur le monde extérieur. Le thème de l'avion est bien choisi : être au dessus des autres prend ici tout son sens, et pourquoi se soucier des autres si l'on pense être au dessus d'eux ?
Je ne vais pas vanter les mérites des acteurs en présence : ça joue bien, c'est plaisant sans être exceptionnel, mais à mes yeux la force de ce film ne se fait pas la dedans, ni même dans le scénario un peu bateau qu'il présente. D'après moi, le réel but de "In the air" est de nous faire comprendre l'importance des autres, ce qu'ils nous apportent et ce que l'on peut leur apporter, rendant un sens à notre vie.
Le travail de Ryan est en cela le reflet de sa vie : licencier des gens qu'il ne connait pas et qui ne le connaissent pas et ne plus les voir après. C'est exactement ce qu'il vit tous les jours, et malgré ses efforts, il apparait très compliqué d'appartenir à une société que l'on a jamais côtoyé.
En guise de conclusion, je dirai que ce film à le mérite d'être vu : certains y trouveront une part de romance, d'autres de drame et encore d'autres de psychologie, mais pour le plaisir et la simplicité agréable du scénario ou la profondeur du thème, je vous le recommande !
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