In the Mood for Love par batman1985
César du meilleur film étranger et Palme du meilleur acteur à Cannes pour ce In the mood for love. Le film a au moins le mérite de se faire connaître à travers l'Europe grâce à ses récompenses et à intriguer.
Alors débutons sur les énormes qualités du film. Tout d'abord son esthétique et sa mise en scène globale. Le film est magnifique sur la question. Wong Kar Wai a réalisé un travail monstre à ce niveau. Je prends par exemple les différentes scènes au ralenti sur le thème de Yujemi. La musique est d'ailleurs formidable. Et puis, cette sensation de revivre les mêmes scènes via les différents protagonistes alors qu'il y a peut-être une situation qui change au final. Le film est très stylisé et de ce côté-là, on a droit probablement à un énorme film. De plus, celui-ci a le chic de ne pas tirer en longueur et de durer une petite heure quarante. L'histoire parle d'amour. Du temps qui passe. Et des décisions qu'on prend ou qu'on ne prend pas et qui influent dès lors sur notre vie. Et ici, ce sont des choix sur une relation amoureuse mais bien plus spirituelle que physique. Jamais les pseudos-amants ne s'embrassent. Il s'agit d'une relation forte en amitié mais dont on sent qu'il pourrait y avoir bien plus. Dont les deux personnes veulent plus mais qui ne parviennent pas vraiment à se décider dans leurs choix. De plus, des raisons professionnelles séparent les deux personnes. Le film fait réfléchir et fait penser. Il y a un côté philosophique très intéressant. De plus, contrairement à tous les standards américains, il n'y a pas de clichés sur l'amour ou d'autres choses. On est bien loin de tout cela. Ces deux personnes ne vivent pas une relation amoureuse. Elles pensent une relation amoureuse. Que ce soit avec leur conjoint respectif qu'entre elles-deux. L'importance du texte d'introduction et du texte final est à dire. Ils permettent tous les deux de se faire une opinion plus précise sur le film.
On pourra également signaler que les deux acteurs principaux sont énormes. Mais ma préférence va nettement à Tony Leung. Bien loin d'être mysogine, cet acteur dégage un tel charisme, un tel talent, que sa performance est bien plus supérieure à celle de Maggie Cheung pourtant loin d'être une cloche dans le milieu du cinéma. Pas étonnant que l'acteur se soit fait récompensé à Cannes. On notera aussi une petite kyrielle de seconds rôles aussi intéressants les uns que les autres.
Cela fait un peu trop longtemps que j'ai vu le film (9 jours au moment où j'écris ces lignes) mais il m'a laissé dans l'ensemble un souvenir indélébile. Je ne peux pas en parler comme il faut à cause de cet espace temps que j'ai laissé avant de prendre mon courage à deux mains et d'écrire mais je n'ai qu'une chose à dire en terme de conclusion: voyez-le...