Christopher Nolan avait fait grand bruit avec le reboot de Batman, à savoir Batman Begins (2005) et sa suite The Dark Knight (2008). Après dix années de travail sur le scénario d'Inception, il peut enfin quitter l'homme chauve-souris et se lancer dans la réalisation du film. Inception commence alors que Dominic Cobb (Leonardo DiCapprio) et son équipe tentent de voler le rêve de Saito, patron d'une multinationale. Si la tentative s'avère être un échec, Saito reste convaincu que ce sont les meilleurs et les seuls capables de réaliser une inception. Terme habituellement employé pour signifier le début de quelque chose, ici, le début d'une idée qui va pousser la « victime » de leur inception à démanteler l'entreprise de son père récemment décédé et concurrent de Saito. En contrepartie, Saito devra aider Dom à revenir aux Etats-Unis où il est recherché activement en le lavant de tout soupçon. Cependant, on n'injecte pas une idée tierce dans la tête d'une personne comme qui rigole, l'équipe de voleur de rêves doit aller profondément dans le monde du rêve pour convaincre la victime que les protagonistes de son rêve sont avec lui et non contre lui.
Du rêve aux limbes
Partant de là, Inception s'avère être doté d'un scénario tortueux, son concept relativement nouveau oblige le spectateur à suivre constamment l'intrigue s'il ne veut pas perdre le fil, entre inception, architecture des rêves, limbes et totem. Inception réussit à être cohérent durant les 150 minutes de la bobine tout en mélangeant les genres, thriller et science -fiction. D'une complexité sans fin, le rêve semble avoir inspiré Nolan. Mais film hollywoodien oblige, il faut aussi en mettre plein la vue. Pour cela, un excellent casting entre le professionnalisme de DiCaprio en passant par la jeune Ellen Page (Juno) et la française exilée Marion Cotillard dont la chanson « Non, je ne regrette rien » présente dans Inception n'est en rien un clin d'œil à sa carrière cinématographique. Derrière, des acteurs qui ont déjà travaillé avec le réalisateur notamment autour de Batman tels que Cillian Murphy et Michael caine. Pour mettre en valeur ces personnages, des décors variés, du Japon aux Etats-Unis en passant par le Canada, le Maroc et la France. Une réalisation technique sans faille avec des effets spéciaux distillés sans profusion. Enfin, une OST menée d'une main de maître par Hans Zimmer dont on ne compte plus les participations en tant que compositeur (dont Batman).
Réveil imparfait
Avec Inception, il n'y a aucun doute que vous ferez de beaux rêves même si au réveil vous ne tarderez pas à vous rendre compte de la superficialité des personnages qui, à l'exception de Cobb, ne sont absolument pas traités. En définitive, on s'étonne de l'efficacité d'une jeunette de seize ans capable de dessiner un rêve sans erreur dès la première tentative, on regrette l'absence de liens entre les personnages qui sont pourtant présents à priori mais à aucun moment traités. Un manque de traitement à la source de la majorité des incompréhensions et des incohérences du film. Si le film dure déjà 2 heures 30, il aurait néanmoins été possible de se passer de quelques scènes hollywoodiennes inutiles comme l'assaut de la forteresse enneigée qui n'apporte que quelques scènes d'action dans un film qui n'en manque pas. Des personnages sans histoire limitent forcément les axes du film et on comprend alors facilement les pirouettes utilisées par le réalisateur pour parvenir à sa conclusion à double sorties. Trop alambiqué, ce thriller qui se veut intellectuel perd de sa valeur mais ne soyons pas vache, Inception est clairement le film de l'été.
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