Critique spoileuse, CERTES ! *voila, c'est dit*
Et si l'on pouvait intervenir dans l'écriture d'un rêve ? Qui n'y avait pas pensé au moins une fois ? C'est pourtant le 1er film qui rend concret ceci sous le nom d'inception ; ici il s'agit surtout d'intervenir dans l'écriture du rêve d'autrui. Encore plus jouissif quoi ^^ Pourtant, mettre en image le monde du rêve nécessite une prise de position : univers onirique ou réaliste ? Ce choix de l'approche réaliste permet cependant un paradoxe (mais bien heureusement, car là est le propos du réalisateur).
En effet, Nolan nous mène à raisonner de manière tortueuse durant plus de 2h. Deux heures pendant lesquelles nous essayons de discerner le vrai du faux, le blanc du noir. Qui est dans le rêve de qui ? Qui influe sur qui ? Quelle strate de l'illusion est-ce ? Est-on dans le réel ou non ? Notre cerveau gauche est sollicité pour rationaliser des événements qui eux, ne concernent que le subconscient, soit une part de nous tout sauf rationnelle..... Voila là la grande contradiction (loin d'être accidentelle) d'Inception et qui met en évidence d'apres moi la puissance du film ! Représenter à l'écran le rêve par un univers coloré et onirique n'aurait eu aucun interet pour ça. Que les rêves aient un aspect réel en présente un en revanche. C'est à travers ceci qu'il y a hésitation entre le vrai et le faux, que notre esprit peut etre partagé, comme dans toute œuvre fantastique d'ailleurs.
Mais ceci n'est d'ailleurs peut être qu'un piège de plus ; user de notre esprit réfléchi pour mieux nous perdre.
Car au fond, y a t-il vraiment une vérité ? Ou bien se construit-on chacun sa vérité, comme le fait Mel dans le monde qu'elle se construit avec Cobb pendant pres de 50 ans. (c'est d'ailleurs tout le propos tenu dans Memento ; de meme que comme dans Memento, Inception a la structure du film-boucle, ce film dont la premiere scène et la derniere sont confondus).
L'inception est peut être bien là mais pas telle que l'on pense... c'est peut être sur nous que Nolan la réalise. Nous mettre une idée dans la tete qui devient un virus. Cette idée qu'il existe une vérité parmi toutes les interprétations que nous laisse le réalisateur, qu'il y en une qui vaut mieux que les autres...... et surtout que nous sommes capables de la déterminer.
A vrai dire, savoir si la toupie s'arrete ou non à la fin ne compte pas vraiment ; ce débat définitivement stérile finit par me hérisser, inutile de vouloir absolument scander "Mais si, mais si, la toupie vacille j'en suis sure !!". Pour moi il s'agit plus d'éveiller le spectateur, de lui dire - "Are you looking closely ?" comme dans Le Prestige. Car voila 2 heures que vous essayer de statuer sur ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, mais peut être que vous faites fausse route. Vous vous seriez laisser berner par les indices qui d'après vous, et VOUS seuls, vous ont mis sur la voie. Mais il se pourrait que depuis le début, tout ceci ne sois qu'un rêve de plus, que tout ceci n'existe pas...!
Un message criant de vérité quant à notre Perception de la réalité. Quelle est-elle ? Vivons nous dans un monde connu de tous car partageant des caratères objectives, ou n'est ce que la projection de notre esprit, de ce que nous voulons bien en voir ? En d'autres termes la réalité est-elle ce qu'elle est car elle EST, où n'est-elle que ce que nous voyons en elle... (philosophique n'est ce pas?). En ce sens, on peut y voir de nombreux liens avec d'autres de ces films comme Le Prestige ou Memento, même Batman.
J'aime ce film car, en plus de nous faire tant réfléchir, il raconte une histoire des plus singuliere et prenante à suivre. La relation entre les personnages, la mise en place de toutes les règles inhérentes à l'inception, la stratégie insidueuse menée par l'équipe pour mener Fisher à démanteler l'entreprise de son père sans qu'il se sente menacé, la simple idée qui devient un virus....
Tout y est je pense pour permettre à Inception de ne pas etre qu'un support à faire de la philosophie (car c'est un peu ce que je met en évidence depuis le début^^), mais un véritable film d'action aux multiples angles et strates d'action, mené tambour battant par la musique de Hans Zimmer. L'emboitement de scène est parfaitement exprimé, le montage alterné de David Griffith (forme de montage dit expressif justement) s'est bien développé avec le temps !
On se fait bercer dans les films de Nolan. Par ce réalisme total (loin des films tarantinesque ou burtonien) Nolan nous livre pourtant beaucoup de fond, à nous de nous en saisir ou non.
Ce sont surtout ces refrains qui restent, comme l'idée qui devient un virus, tous ses films en sont dotés ;
- Are you looking closely
- Every magic trick concesses of three parts or acts..
- Memory can change the shape of a room; it can change the color of a car. And memories can be distorted. They're just an interpretation, they're not a record, and they're irrelevant if you have the facts
- I have to believe in a world outside my own mind. I have to believe that my actions still have meaning, even if I can't remember them. I have to believe that when my eyes are closed, the world's still there. Do I believe the world's still there? Is it still out there?
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.