"Let's kick these assholes down!"
Pour le plan au ralenti sur le chien échappant in extremis à l'annihilation de Los Angeles. Pour le journaliste/directeur de chaîne/whatever-the-fuck-he-is juif qui se dandine comme une tantouze et appelle son psy alors que les ET s'apprêtent à le griller comme une brochette. Pour l'extraterrestre looké comme un mix entre une mouche qui s'est pris une bagnole et Jimmy Cliff. Pour le système d'exploitation du Mac compatible avec l'informatique des aliens. Pour le scientifique fou qui a réussi à s'inspirer à la fois d'un des Lone Gunmen de X-Files et du chanteur de Dinonaur Jr. Pour le réparateur de câble qui arrive en 2 minutes à faire marcher un engin que la Défense n'a même pas réussi à allumer en 40 ans. Pour la grippe filée aux vaisseaux on ne sait comment. Pour l'Area 51 sécurisée par deux gardes étonnés par l'existence même des aliens. Pour l'explosion nucléaire dans l'espace (!). Pour l'ensemble de ce grand n'importe quoi à côté duquel Le Jour d'Après est un film de Leos Carax, merci Roland. Puisque je ne suis pas critique au Cahiers du Cinéma (oui, le magazine qui a grillé en deux numéros sa réputation en encensant coup sur coup Twixt et Cosmopolis, deux des plus grands navets de l'année, bonjour la légitimité), je peux me permettre d'avouer mon admiration sincère pour la filmographie de Roland Emmerich, et particulièrement Independence Day vu au cinoche à 12 ans, déjà fasciné par cet OFNI qui a encore trop de qualités plastiques pour être un authentique navet, pas assez fauché et trop bien joué pour prétendre au rang de nanar (par rapport à un vrai nanar, entendons-nous). ID4 est unique, hors catégorie, fantasme de cinéma crétin pour les gamins dont, comme moi, l'activité favorite de l'enfance était de briser des petites voitures dans l'étau du grand-père, de transpercer des gendarmes avec une aiguille pendant la récré, de faire des château de sables uniquement pour le plaisir d'immédiatement le détruire. Je mets une note parce qu'il faut bien, mais ID4 oscille entre le zéro et le dix, selon le plan. Il ne peut être comparé, le juger est vain, l'aimer est une évidence tant il est fun et con au-delà du raisonnable, le détester, un réflexe d'esthète qui se scandalise d'avoir dû regarder ce machin, comme si qui que ce soit l'avait obligé à subir un tel affront...