Quand Will Smith va péter la figure aux vilains E.T

Sorti sur nos écrans en 1996, ce film de science fiction/catastrophe made in Hollywood est un concentré de tout ce qui se fait de mieux dans le cinéma. C’est démesuré, ce n’est pas réaliste pour un sous, ça enchaine les stéréotypes et pourtant, qu’est ce qu’on s’éclate. Considéré comme un nanar qui s’assume, Independence day est un petit plaisir coupable qui remplit sa part du marché : nous éblouir et nous divertir. Malgré les critiques presse peu élogieuses à son égard, ce film avait déclenché à sa sortie un véritable succès en France notamment avec plus de 5millions d’entrées. Devenant un phénomène Independence day passe très rapidement au stade de film culte. Revenons donc sur ce bijou des années 90 qui a été créé avant tout pour impressionner visuellement.


La question sommes nous seuls dans l’univers obtient enfin sa réponse


Toute ma jeunesse, âgé de seulement 11 ans, ce film m’avait à la fois ébloui et à la fois terrorisé. Je me souviens encore de cette immense affiche au cinéma du Grand Rex à Paris. Quel beau souvenir. Ce film a quand même marqué des générations. Des années sont passées, le même plaisir est toujours là. Film de science fiction/ Catastrophe à grand spectacle, Independence day raconte l’arrivée sur Terre des envahisseurs venus de l’espace dont le but de leur arrivée est bien précis. L’invasion se préparera lentement mais sûrement. Le réalisateur joue d’un coté avec le mystère, de l’autre avec la terreur en faisant de cette future menace une plausible réalité. Le début développe la grande galerie de personnages que nous suivrons pendant toute la durée du film tout en développant aussi le contexte politique et militaire mit en premier plan (je vous assure, ça passe aussi bien que pour les films X men). Progression parfaite de la narration faisant petit à petit monter la tension avec l’effet de surprise qui fera parti intégrante du long métrage.


Présentation de l’intrigue, présentation des personnages, préparation de la futur invasion, disposition tactique des aliens mais aussi des militaires humains, compte à rebours enclenché, la plus impressionnante invasion extraterrestre de l’histoire du cinéma se prépare. Ca va faire mal.


Le mot d’ordre du film : la générosité mais aussi, l’absence de remplissage. Combien de films de ce genre se plantent en essayant de meubler leur film pour combler les vides scénaristiques ? Ici, Emmerich a bien préparé son plan, un peu comme celui des aliens. Le scénario nous offre un rythme bien mené, ne tombant jamais dans l’ennuyeux et construit de sorte à donner la sensation au spectateur qu’il fait partie lui aussi de cette histoire. Je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis mis naïvement à la place des personnages. Dès la cinquantième minute, on passe aux choses sérieuses et Emmerich ne va pas lésiner sur le choc sans effusion de sang (le film est tout public).


Alors que les aliens détruisent tout sur leur passage, familles et individus fuient et tentent de trouver un endroit sûr. Pendant ce temps, David, un simple analyste informaticien qui c’était aperçu que le signal en morse capté par le radiotélescope n’était autre qu’un compte à rebours lancé par les petits hommes verts en préparation de leur attaque, découvre un moyen de remporter un combat pourtant perdu d’avance. Bataille qui symboliquement (ou bien calculée) aura lieu le 4 Juillet, jour de l’indépendance (d’où le titre logique du film). Les ricains ne seraient pas de mèche avec les aliens ? Ce qu’on ne pourra pas reprocher au film c’est que cette fois, les civils sont intelligents et solidaires (non je ne parlerais même pas des débiles qui campent sur les bâtiments avec des pancartes de bienvenue). Dès l’arrivée des vaisseaux, ça ne réfléchit pas, ça se sauve, mais pas dans le calme. Si certains quittent très vite leur domicile en prenant les affaires les plus importantes, d’autres plus perfides, profitent de la situation. Quand ces gens on a la possibilité de faire de la casse et de se servir chez les autres comme des vautours, c’est un petit plus.


Pendant ce temps, le feu submerge les rues, une véritable apocalypse se déclenche, laissant ensuite en ruines des grandes villes comme New York et Los Angeles. D’ailleurs, la musique entendue juste après les scènes de destruction illustre parfaitement cette tragédie ayant fait des milliers de victimes. Un peu trop d’ultra-patriotisme et de facilitées scénaristiques mais à quoi bon se borner à chercher de la cohérence dans ce genre de films ? Par la suite nous tombons dans de la pure science fiction avec tous ses ingrédients. Quelle efficacité ! Et si ce n’était que ça. C’est bien beau d’avoir un scénario sympa avec des scènes spectaculaire mais et les personnages dans tout ça ? Là encore Emmerich nous gâte avec une flopée de personnages principaux ou secondaires, charismatiques. Vous allez vous y attacher, vous allez avoir peur pour leur vie, la magie passe encore mieux.


Casting mémorable pour personnages mémorables. Voici la liste :


• Jeff Goldblum (David Levinson), la tête brulée, plus trublion que jamais en tant qu’intellectuel futur sauveur de l’humanité, après son interprétation exceptionnelle dans Jurassic Park, l’acteur fait encore des merveilles,


• Will Smith (Steven Hiller), la cool attitude dans le sang, au top de sa forme brille par son charisme et son sens de la répartie,


• Bill Pullman (Thomas Whitmore), le parfait président des Etats Unis pensant avant tout à la sécurité de ses concitoyens (oui c’est vraiment du cinéma),


• Judd Hirsh (Julius Levinson), le papa juif confident et remplit de sagesse,


• La sexy Vivica Fox (JasmineDubrow) , une jeune stripteaseuse, fiancée de Steven Hiller et mère de famille courageuse,


• Randy Quaid (Russel Casse), un personnage culte qui fait son numéro de père déjanté alcoolique, enlevé soit disant par des aliens qui ont abusés de lui…sexuellement,


• Robert Loggia (général William M.Grey) voit son rôle de général militaire lui aller comme un gant,


• Margaret Colin (Constance), ex femme de David et conseillère du président, sublime le casting,


• Brent Spinner (Dr Brackish Okun) directeur de recherches scientifique, déluré, isolé dans la célèbre zone 51 depuis des années où il étudie la technologie extraterrestre,


• James Rebhorn (Albert Nimziki) , un affreux secrétaire de la défense.


On citera par la même occasion la participation des acteurs tels qu’Adam Baldwin en militaire bad ass, Lisa Jakub (qui jouait la fille de Robin Williams dans Madame Doubtfire), la petite Mae Whitman jouant la fille du président, l’anxieux Harvey Fierstein (Madame Doubtfire) qui interprète l’ami et employé de David.


Zone 51, mythe ou réalité ?


Nous apprendrons dans notre film que la zone 51 existe bel et bien, que des scientifiques travaillent d’arrache pied sur la technologie alien qu’ils ont récupéré. Le président Whitmore n’était même pas au courant. Ceci amenant cette question : Est-ce la première fois que les extraterrestres débarquent sur Terre ? Aliens qui portent une combinaison biomécanique les protégeant. A l’intérieur, ces petits monstres ressemblent à s’y méprendre à des chats sans poils avec un cerveau ressemblant à une feuille de chou. Aliens qui ont même droit au même petit cri colérique que nos bêtes à neuf vies. Cris qui ne seront entendus que lorsqu’ils seront attaqués. Additionné à leur vaisseau mère de plus de 24 000 mètres de long (dépassant la taille de la ville de Paris), leurs autres vaisseaux protégés par des boucliers énergiques entourant aussi bien les gros que les petits vaisseaux, c’est pas très équitable tout ça. Et surtout, c’est pas du jeu !


A votre avis, ils vont ramener Elvis ?


Des effets spéciaux saisissants, des vaisseaux au design ayant des petites allures du Nostromo (cf Aliens, le huitième passager), des aliens en animatronique, un usage de maquettes du plus bel effet, des effets de lumières et jeu d’ombres saisissants, ID4 vous scotche à votre fauteuil pendant plus de 2h20. Les grands monuments passent dans ce film un sale quart d’heure américain. Destruction de La Maison Blanche, de l’Empire State Building, Emmerich se lâche avec des tonnes d’effets pyrotechniques à l’excellent rendu. Applaudissons en prime le nombre démentiel de figurants incarnant des civils ou des militaires afin de rendre les attaques et scènes de paniques crédibles. Le réalisateur ne s’arrête pas au visuel soigné.


Afin de rendre les scènes de destruction, les scènes voyant les vaisseaux aliens s’approcher lentement de la Terre, les batailles, passages héroïques, les moments où les personnages sont en pleine détresse, les moments de tensions et de peurs, les séquences à la Maison Blanche, le réalisateur fait appel au compositeur David Arnold qui c’était occupé d’un autre film: Stargate, la porte des étoiles (signé aussi Roland Emmerich). Toutes les séquences ont leur musique attitrée. Avec elles, le compositeur sublime ses scènes avec de bonnes doses de mystère, de tragédie, de peur, et d’héroïsme. Toutes ses musiques passent par ses diverses sensations. On rit, on pleure, on est effrayé, on est sidéré, on est émeut, quant au thème musical, il est grondant, signe de mauvais présage. Ca c’est de la bande originale inspirée et de qualité.


Au final, avec ses destructions massives de monuments historiques, ses batailles épiques d’avions de chasse contre des tonnes de vaisseaux spatiaux, ses aliens terrifiants et hostiles, sa tension, son patriotisme, son militaire qui tire sans réfléchir, son humour, ses répliques cultes bien viriles, son casting charismatique, son héroïsme, sa tragédie, ses bons sentiments, son suspense, sa musique oppressante, Independence day est du bon gros film spectaculairement fun, un must pour tout cinéphile qui se respecte. Dans la même catégorie (je t’en mets plein la vue même si mon film est un vrai nanar), je vous conseille Armageddon.

Créée

le 1 août 2016

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Jay77

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