Indian Palace : Suite royale par Le Blog Du Cinéma
(...) Le point fort d’Indian Palace 2, et ce fut également vrai pour son prédécesseur, est en vérité son mélange d’influences, combinant le classicisme du cinéma occidental et l’exubérance de Bollywood dans une immense fusion chaotique. A côté de Dame Maggie Smith, entretenant son flegme shakespearien, Dev Patel a l’air d’un tourbillon vitaminé, forçant sur l’accent indien et les costumes sortis des romans de Rudyard Kipling. Il est en tout cas un bon ambassadeur, et si vous ne ressentez pas une soudaine envie d’Inde après ce film, alors c’est que vous avez sûrement piqué un roupillon. Les monumentales chorégraphies dont le cinéma indien s’est fait une réputation ne font qu’ajouter à cette sensation, en forme d’aller gratuit pour l’ensorcelante Jaipur, sans quitter son siège.
On est loin cependant de la comédie franchouillarde. On parlera à juste titre de comédie-dramatique, interrogation sur le temps comme source d’angoisse, sans aller malgré tout jusqu’à s’apitoyer sur ces pauvres petits vieux. Oui, Judi Dench et Maggie Smith sont aujourd’hui octogénaires. Bill Nighy et Richard Gere (qui campe un mystérieux écrivain amateur) ont tous deux passé le cap des 65 ans. On ne peut pas vraiment dissocier Penelope Wilton de Violet Crawley, son personnage de veuve au grand cœur dans Downton Abbey. Mais va-t-on sincèrement les plaindre, ces sages de l’écran ? Pas du tout. Cet hôtel familial, dans son concept, est un hymne à l’acceptation de l’inéluctable, un hymne anti-morosité aussi. Il nous dit que les bonnes choses surviennent parfois tard et ses pensionnaires en sont l’illustration parfaite, eux qui ont quitté leur confort à un âge où d’autres se morfondent dans des maisons de santé. A travers eux, les acteurs et actrices exorcisent leurs propres fantômes et revendiquent leur droit à continuer. A ne pas être abandonnés par une industrie qui leur oppose des collègues chaque fois plus jeunes et physiquement plaisants. Le cinéma, ça n’est pas que des joues lisses. Ce peut être aussi un visage marqué, un reflet de la vraie vie face au fléau de la chirurgie esthétique dans le 7e Art (...)
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