A voir avec des yeux d'enfant... ou de parent !

Depuis que Sir Sean Connery nous a quitté, il me tardait de pouvoir revoir ce film. Et quel chef d'oeuvre ! J'adore tellement cet opus.

Déjà, le film est un roller-coaster de malade, des poursuites en bateau à Venise à cette scène ahurissante de maîtrise d'affrontement entre Indy à cheval et un tank, en passant par d'innombrables moments de bravoure complètement jouissifs.

Mais l'important dans ce 3eme volet est peut-être ailleurs... Il est de notoriété publique que Indiana Jones, c'est le James Bond que Spielberg et Lucas se sont inventés. Au delà de la portée symbolique de faire du père d'Indy James Bond lui-même, confronter l'aventurier au chapeau à son paternel, c'est une idée de génie, qui fait sans doute de cet opus le meilleur Indiana Jones... Je sais, je sais, ça se discute, mais il y a un truc vraiment dominant dans cette Dernière croisade, qui fait peut-être défaut aux 2 précédents : c'est l'émotion pure.
Déjà, le duo marche tellement bien: par des jeux de regards et de non dits tout au long du film, on sent tout le décalage entre ces deux personnes qui ne se sont jamais comprises. C'est à la fois drôle (ce regard désapprobateur du père face à Indy qui jubile d'avoir fait décoller le motard nazi dans les airs) et profond (ce regard tellement fort du fils pour un père qui a su contre toute attente les sauver par le décollage d'oiseaux dans les airs).

Jamais quête de l'aventurier n'avait eu une portée aussi symbolique: trouver le Graal, c'est comprendre enfin le père, d'où l'on vient. En une scène où la partition de John Williams atteint encore des sommets, Indy n'est plus junior dans les yeux de son père: il est Indiana. Le père a également trouvé le fils.
La dernière réplique du film prononcé par Harrison Ford à Sean Connery conclut au final tout le propos: "Yes Sir!". Ou comment assumer enfin avec fierté le fait de suivre les pas de son père.

Plus de 30 ans après sa sortie (ouch!), La Dernière croisade reste une oeuvre géniale qui se savoure, avec des yeux d'enfant... ou de parent.