Ma vidéo critique sur Indiana Jones et le cadran de la destinée
Indiana Jones est une saga d’aventure (trilogie pour la majorité) qui aura marqué l’histoire du cinéma et de l’aventure. Incarné par Harrison Ford depuis 1981, Indiana Jones a su conquérir le cœur du public pendant de très nombreuses années sous la réalisation de Steven Spielberg. Et puis, en 2008, arriva le vilain petit canard de la saga que la majorité des fans a voulu renier (même si, en vrai, c’est un mauvais Indiana Jones mais un bon film d’aventure malgré que ça veuille critiquer les séries B et la SF). Tout le monde pensait que c’était enfin terminé avec ce dernier opus mais non, Disney a profité de son rachat de Lucasfilms pour produire un 5ème opus. Un 5ème opus qui avait de quoi effrayé parce qu’Harrison Ford aura 81 ans le 13 juillet et parce que la dernière fois que Disney a fait un 5ème opus, c’était Pirates des Caraïbes: La Vengeance de Salazar (et on va éviter d’en parler parce que la colère va monter sinon).* C’était difficile de croire en ce nouvel opus malgré James Mangold a la réalisation (qui a su très bien conclure le personnage de Wolverine avec Logan) mais bon, que vaut réellement ce nouvel opus ? En vrai, ce n’est pas la catastrophe annoncée, notamment parce que la majorité des leaks étaient faux, mais pour autant, c’est difficile de considérer ce long-métrage comme très réussi. Il va même jusqu’à faire regretter le 4 sur certains aspects…
Positif
Indiana Jones (Harrison Ford) est un professeur qui part à la retraite après tant d’années de service à l’université et qui a raccroché le costume depuis longtemps. Lors de l’apparition d’Helena qui recherche le cadran, Indy va devoir enfiler une dernière fois sa tenue afin de récupérer le cadran et empêcher certaines personnes de mettre la main dessus. Pour être honnête, le fait qu’il soit solitaire, grognon et qu’il n’ait pas de grand intérêt dans la vie est un peu logique, à la fois pour son âge mais aussi par rapport au fait qu’il n’a plus rien aujourd’hui (on parlera de ces détails en spoil). C’est sûr qu’il n’est pas des plus intéressants, surtout que ce n’est pas lui qui veut reprendre du service volontairement, mais ça reste un protagoniste correct ici (même si c’est moins intéressant que dans les précédents).
Sallah (John Rhys-Davies) est un ami d’Indy qui a vécu beaucoup d’aventures avec lui et qui se rend utile à deux ou trois moments. C’est un peu ridicule de le mettre dans les points positifs vu qu’il est très peu de temps à l’écran mais ça reste un allié qu’on est content de revoir quand on sait tout ce qu’il a vécu avec Indy (malgré qu’il se fasse très vieux). Et puis, mieux vaut être content de le revoir lui que de supporter les « nouveaux compagnons » d’Indy.
Jürgen Voller (Mads Nikkelsen) est un ancien savant nazi qui servait le führer et cherche à retrouver le cadran d’Archimède afin de voyager dans le temps et de pouvoir réparer les erreurs de son peuple, une motivation simple mais compréhensible. Il n’est pas l’antagoniste le plus marquant de la saga (c’est même un des moins intéressants) mais son objectif est assez clair pour nous le faire comprendre sans nous mettre de son coté, il ne fait ça que pour son peuple et par plaisir un petit peu personnel. Mais quand on voit comme il était au début et ce qu’il est dans le présent, on peut affirmer que l’écriture de ce personnage se veut un peu travaillée.
L’introduction nous montre Indiana Jones jeune qui se fait capturer par le nazis et s’évade afin de retrouver son ami Basil Shaw en poursuivant un train. Sincèrement, toute cette introduction un peu longue aurait fait un court métrage assez sympathique à elle toute seule. On est pas face à une grande qualité d’écriture mais il faut reconnaître que cette introduction fait plaisir à voir tout en étant réellement dans le style de l’Indiana Jones qu’on connaît. Donc oui, cette introduction est réellement une réussite et aurait pu suffire à elle toute seule.
Le jeu d’acteur est bon de la part de tous les acteurs et actrices de ce long-métrage. Quel que soit l’acteur ou l’actrice, on sent qu’ils sont investis dans leurs rôles, même pour ceux qu’on voit peu. Par contre, ça se sent qu’Harrison Ford et John Rhys-Davies se font vieux dans leur performance, il faudrait peut-être les laisser partir à la retraite, non ?
Les seules réelles évolutions qu’on voit ici, ce sont Indy avec sa solitude qui change pour trouver une raison de vivre grâce à Helena, et Helena qui est un peu moins égoïste (même si ça aurait été bien qu’elle comprenne l’amour d’archéologie d’Indy plutôt que l’amour de l’argent qu’elle a mais bon, c’est déjà un début).
Question décors, c’est plutôt pas mal. On est face à des décors assez bien travaillés dans l’ensemble tout en nous offrant différents lieux avec des environnements un peu variés en fonction de là où ils se rendent. Rien de grandiose mais tout de même des décors qualitatifs.
Même si certaines nous sortent un petit peu du film, on y revient, la majorité des musiques s’en sortent très bien. On retrouve le thème classique d’Indiana Jones qu’on aime tant mais aussi d’autres musiques qui collent assez bien à ce qui se passe à l’écran.
En terme de mise en scène, James Mangold s’en sort plutôt bien. Ce n’est pas magnifique mais il met assez bien en scène les différents moments qu’on y voit. Que ce soit dans l’action ou les moments calmes, on sent que la mise en scène a été travaillée.
La fin est assez correcte. Fort heureusement, c’est une fin bien différente des leaks qu’on avait entendu et elle colle assez bien pour conclure Indiana Jones, peut-être pas pour de bon mais au moins pour lui donner une belle vie (à un détail près).
Les costumes sont plutôt sympathiques. Quel que soit le personnage qu’on y voit, les costumes restent de qualité en définissant bien les différents personnages. De plus, Indy porte toujours aussi bien sa tenue malgré qu’il soit très vieux.
Si on oublie un ou deux scènes, la photographie est plutôt jolie. En effet, la photographie de ce long-métrage se veut assez réussie dans la majorité des plans qui nous sont proposés.
Question effets spéciaux, c’est plutôt pas mal. Ils sont assez bien travaillés dans leur ensemble et la majorité des séquences qu’on y voit.
Négatif
Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge) est une aventurière et une arnaqueuse qui recherche le cadran de la destinée afin de le revendre au marché noir. Au début, elle nous est présentée comme un personnage plutôt sympathique auquel on s’attache un petit peu. Mais plus le long-métrage avance et plus on voit son vrai visage qui la rend très énervante. Arnaqueuse, toujours à faire des commentaires, à vouloir montrer qu’elle est plus intelligente qu’Indy, ça la rend vraiment très énervante (surtout au fait qu’elle ne pense qu’au profit, au début). Alors oui, elle a perdu son père et c’est censé justifier son comportement mais elle n’est jamais drôle et jamais attachante. Heureusement qu’elle évolue un peu à la fin car ça sauve un tout petit peu le personnage mais ça ne change rien au fait qu’elle est un peu difficile à supporter. Plus que Willie Scott qui était drôle au moins.
Teddy (Ethann Isidore), est un enfant qui accompagne Helena dans cette histoire et il ne sert à rien si ce n’est à faire son Demi-Lune pour Helena. Et encore, même pas, parce qu’il ne semble pas admirer Helena pour ce qu’elle fait. Au moins Demi-Lune était attachant dans son coté fanboy d’Indy et il a su l’aider en le réveillant quand il était possédé, alors que là, Teddy ne sert pas à grand-chose.
« Je ne crois pas en la magie ». Cette phrase est une phrase problématique qu’Indy prononce dans le long-métrage et dans la bande-annonce, comment peut-il dire ça ? Soyons clairs, si Indy n’avait vécu que l’arche perdu et, à la limite, le temple maudit, ça aurait été accepté. Mais là, après tout ce qu’il a vu dans sa vie, il ose dire que tout doit être expliqué scientifiquement ? Non mais Indy, l’arche d’alliance n’avait pas eu d’explication scientifique en tant que châtiment divin ! Et le graal non plus n’a pas eu d’explication scientifique pour sauver ton père de sa blessure par balle, et tu oses nous dire ça ? Navré mais cette simple phrase nous fait demander si Disney voulait réellement respecter Indy (et encore, la scène de South Park pourrait avoir plus de sens avec ce nouvel opus).
Le coup des pouvoirs du cadran d’Archimède sont beaucoup trop poussés. Franchement, quand on voit les pouvoirs de cet artefact, on se dit qu’ils se sont trompés de saga. Certes, Indy a vu les pouvoirs de l’Arche d’Alliance, la magie noire et les pouvoirs du graal mais ça fonctionnait car ça restait des artefacts légendaires dont on connaissait l’existence. Là, les pouvoirs du cadran ne semblent vraiment pas correspondre à du Indiana Jones. Les aliens, c’était déjà difficile à croire (même si ça critique les séries B) mais là…
Le seul point un petit peu noir de cette introduction, c’est lorsqu’Indy transporte certaines déguisées en voiture. Le temps qu’il atteigne le train, c’est filmé de nuit mais on ne voit pas beaucoup sans lumière. Bon après, c’est un détail mais c’est tout de même un des seuls reproches qu’on peut réellement faire à cette introduction.
Une des choses qu’on ne retrouve pas dans ce nouvel opus, c’est l’iconisation d’Indiana Jones. Certes, il est vrai qu’Indy est très vieux et qu’il est à la retraite mais bon, même le 4ème opus montrait une iconisation du personnage dès sa première apparition donc vous auriez pu essayer ici aussi.
Parfois, ce long-métrage veut faire quelques blagues pour nous faire rire mais ça ne marche pas. Entre la scène des armes à feu sur Indy et le moment où il va se plaindre du bruit à ses voisins comme un vieux papy, ce n’est pas très drôle. Heureusement qu’elles ne sont pas fréquentes.
La tension n’est pas du tout efficace. A aucun moment, on ne croit réellement à la tension pour nos personnages, même quand ils essayent de faire des moments de drame. Non vraiment, la tension ne fonctionne pas, on y croit jamais.
Malgré que les musiques soient de qualité, il y a des moments où on a pas l’impression d’être dans un film Indiana Jones avec celles-cis. Elles sont assez rares et elles s’oublient rapidement mais il y en a quand même quelques unes.
Question émotion, c’est raté. Aucune scène n’est réellement touchante ou marquante malgré qu’ils aient essayé une ou deux choses. C’est un détail mais il est réellement difficile d’être touché par ce qu’on voit dans ce long-métrage.
Sympa de voir deux personnes se faire tuer avec des corps proches l’un de l’autre et voir qu’ils ont été éloignés entre deux. C’est un léger faux-raccord mais c’est un faux-raccord qui se voit de loin.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Une des scènes les plus critiquables de ce long-métrage, c’est le voyage dans le passé. Il faut savoir que le cadran de la destinée permet de voyager à travers des fissures temporelles, sauf que ça les a fait atterrir en 214 avant J.C. car ils n’avaient pas pris en compte la dérive des continents. Sauf que, toute cette scène, c’est n’importe quoi quand on y réfléchit. On parle d’un avion nazi qui vole au dessus de vieux navires de guerre, qui se fait descendre par ceux-ci à l’époque où Archimède créait encore le cadran (il n’était pas encore totalement construit et assemblé) et où il dit à Indy qu’il attendait un « sauveur » pour cette guerre. D’accord qu’Archimède était un grand penseur mais comment peut-on croire que ça se serait passé comme ça ? Sachant qu’à coté, on a le fameux Teddy qui est avec un autre avion et pilote et ne se fait pas attaqué (même si ça doit être parce qu’ils ne les attaquaient pas, contrairement aux nazis) et Indy qui demande de rester ici. Attendez quoi ?! D’accord qu’Indy n’a plus rien à perdre selon lui mais ce n’est pas une excuse pour rester avec Archimède en tant de guerre, surtout si pour détruire le temps vu qu’il fait réellement homme du présent. Non vraiment, cette scène, c’est largement la pire de tout le long-métrage, même si ça améliore un peu le personnage d’Helena.
On apprend que Mutt, le fils d’Indy dans Le Royaume de Crâne de Cristal s’est enrôlé dans l’armée pour énerver ses parents et qu’il a été tué pendant la guerre. Cela a fait que Marion a été inconsolable malgré qu’Indy a tout fait pour elle et que ça a mené à leur divorce. C’était un des points un peu perturbants, c’était de savoir où était passée Marion dans cet opus, et la justification fonctionne sur la rupture. Après, Helena a réussi à ramener Marion près d’Indy (ça lui fait au moins deux bons points en plus de l’avoir ramené dans le présent) afin qu’il ait enfin sa vie paisible et heureuse avec elle pour repartir sur des bonnes bases. Quand on voit ça, on se dit qu’Indy a probablement la fin paisible qu’il méritait. Et, même si ça ne fait pas office de conclusion, c’est difficile de croire qu’Harrison Ford enfilerait encore le costume à son âge.
La fameuse question qu’on se pose tous à la fin est, qui prend le chapeau d’Indy à la fin ? Parce que oui, Helena part avec les autres pour manger une glace mais il est probable qu’elle soit remontée pour prendre le chapeau (ça serait le plus logique). En vrai, ce n’est pas forcément important car Indy est et restera toujours Harrison Ford, tout comme Johnny Depp avec Jack Sparrow, mais certains se poseront probablement la question sur cette fameuse main qui prend le chapeau.
Au final, ce nouvel Indiana Jones n’était pas aussi catastrophique qu’on aurait pu le penser lors de son annonce mais ce n’est pas une grande conclusion qui restera dans les mémoires. Malgré une mise en scène travaillée, des acteurs investis et des scènes d’action pas trop mal, ça ne sauve pas les personnages secondaires inintéressants et/ou énervants, le coté trop poussé du cadran qui rend l’artefact incohérent avec l’univers d’Indiana Jones et un manque d’iconisation qui se fait sentir. Donc voila, nous ne sommes pas face à LA conclusion qu’aurait mérité Indy pour sa dernière aventure mais à un nouveau film d’aventure très moyen qui prouve qu’il serait temps de laisser Indiana Jones prendre sa retraite.
Indy : Je pars à la retraite
Moi : Espérons que tu puisses la prendre librement après ce film alors...