Spielberg est désormais un maître du nouvel essor pris par la jeune garde d’Hollywood, et peut à peu près tout se permettre. Les premières minutes de ce deuxième opus en attestent : comme pour Les aventuriers de l'arche perdue, c’est un grand gamin, féru de cinéma, qui est aux commandes.


Le divertissement de l’âge d’or et celui destiné aux enfants sont les deux grandes références de son ouverture : une splendide et clinquante séquence de comédie musicale, à la manière d’une ouverture opératique qui annoncerait les grands thèmes à venir, diffère une nouvelle fois l’identification du héros plus que jamais dans les traces de James Bond avec son costume blanc. S’en suit un cartoon électrisant, où une scène de panique collective occasionne un ping-pong entre diamant et antidote, méchants asiatiques criblant de balle des gongs, et pousse-pousse lancé à tombeau ouvert dans les rues de Hong-Kong, rafting chutant d’un avion pour traverser falaise, neige et rapides.


Ce rythme trépidant montre une envie folle d’en découdre et de briser toute possibilité de temps mort. C’est d’ailleurs à peu près ce qui se passera sur ce volet, sans que ce soit pour autant pour le meilleur. Toute la partie centrale dans le temple joue sur une surenchère du dégoût, principalement destinée à faire hurler la femme, certes volontairement insupportable, mais insupportable tout de même, archétype des grandes gueules vides et choucroutées des 80’s. Insectes, animaux variés (il faut reconnaitre que la scène autour du feu de camp où elle croise l’intégralité de l’arche de Noé est assez drôle) banquet gore, cérémonies sacrificielles, tout y passe, et c’est davantage laid et poussif qu’émoustillant. Le mélange des genres n’opère pas forcément bien, et ce qu’on peut accepter avec joie dans Conan le Barbare fait ici un peu tâche, et l’on a hâte de passer à autre chose. De la même manière, les scènes de suspense à répétition confinent pour certaines à la lourdeur, que ce soit celle du plafond à piques qui redescend à plusieurs reprises, ou les allées et venues de l’héroïne dans sa cage au-dessus de la lave…


Au moment où l’on en viendrait à vraiment s’irriter, Spielberg reprend pourtant la barre : c’est, en écho à la frénésie du début, une course d’anthologie en wagon dans une mine, où toute l’inventivité visuelle du cinéaste est exploitée : aiguillages, rafales de mitraillettes, inondation sont convoquées pour un quart d’heure de frénésie rythmique. Cerise sur le gâteau, le récit nous gratifie d’une splendide séquence sur une passerelle, pour un retour en extérieurs jouant sur les dimensions les plus extrêmes.


Qu’on s’en tienne à ses deux extrémités, et l’on y verra une réussite digne de la saga, à qui on pardonne volontiers quelques errances poussives.


(7.5/10)


Revoyons Indiana Jones

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le 22 janv. 2016

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Sergent_Pepper

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