Bureau des films plot twist du début du printemps.
Le téléphone sonne.
-Oui ?
- J’ai un pitch.
-Je t’écoute.
-Gloria, une étrange jeune fille s’immisce dans la vie d’une belle famille.
-Continue.
-Dans cette famille il y a un écrivain fameux qui n’a jamais rien écrit de sa vie.
-Mais encore ?
-Cet écrivain, c’est le père de Gloria, mais, avant de le savoir, les deux s’embrassent.
-Hhmm ne m’en dis pas plus, j’achète ! À une seule condition…
-Quoi ?
-Je veux du sang, beaucoup de sang.
-Ah oui, évidemment. Tout ça est bien sûr prévu. Gloria aime se faire du mal. Se frapper au visage ou (se) mordre est une habitude.
-Bien, bien, et les autres personnages de la famille?
-Mmh, pourquoi pas une petite fille sans ami et une mère qui aime être soumise à l’homme ?
-Pas plus d’infos ?
-Ah non, c’est le début du printemps, hein. On torche ça en cinq minutes dans l’intro. Après un truc à la con, histoire d’amour, tromperie, le mec qui se rend compte que c’est sa fille, la révélation que ce mec n’a jamais rien écrit de sa vie, tout ça. Et de la baise violente, un peu du moins.
-Et la résolution ?
-ah tu fais bien d’en parler ! Terrible, on veut que le spectateur soit touché tu vois. Comme dans les films coréens. On veut une chute touchante et violente.
-Ça semble un bon pitch plot twist comme on aime ça.
-Et hop, emballé pesé, coco. Ah, j’oubliais : il faut des bonnes basses qui prennent toutes la bande son, pas le temps de travailler dessus, et un drône pour mes plans de voitures.
-Tu me prends pour qui ? Bien sûr. Et tu veux un acteur ?
-Oui, si t’en as on est preneur.
-Ah mince j’ai plus personne. Ah si, Benoît Poelvoorde, tu sais le comique. Très bon acteur. Bon tu lui diras comment changer de registre hein. Déconnez pas. On respecte la charte du plot twist de l’année.
-Merci patron, c’est promis. Putain, on va cartonner.
Il raccroche. Inexorable est né.
(Merci @Sergent_Pepper pour l'idée)