Les hosto c'est pas rigolo
Masayuki était connu pour avoir adapté la nouvelle "Parasite Eve" en film direct to vidéo, une adaptation conceptuelle et sympathique avec un thème très hospitalier sur la génétique mêlée à la perte d'un conjoint (je ne peux pas en dire plus). Scénario assez touchant mais super mal branlé niveau écriture et mise en scène, le résultat final fut donc relativement moyen et très mièvre.
Squaresoft ont cela-dit repris la nouvelle à leur sauce pour faire le jeu vidéo nommé tout simplement "Parasite Eve", excellent même si bien plus axé action, horreur et fantastique.
Avec Kansen, rebaptisé Infection, Masayuki reprends un background hospitalier une nouvelle fois en voulant donner une alternative pertinente aux grosses références du genre, je parle bien évidemment des films de fantômes asiatiques. Le film porte bien son nom puisqu'il s'agira d'une "infection" rendant les gens un peu fous et capables de voir les esprits en peine de tout l'hôpital, mais toujours avec suggestion (oubliez les cheveux longs et les apparitions terribles liées à ce type de cinéma).
Quand on y pense, il est vrai que ces endroits sont de sacrées usines à âmes en peine, des bâtiments imprimés de colère et de tristesse. C'est ce qu'Infection tente de nous faire ressentir avec ce terrible huit-clos entre patients et médecins.
D'ailleurs cet endroit qui paraitra tout à fait normal au début, deviendra sombre, verdâtre, et très inquiétant tout au long du film. J'ai beaucoup apprécié cet aspect, on sent vraiment que l'hôpital ne fait petit à petit plus qu'un avec un monde glauque et hors réalité.
Mais encore une fois, c'est vraiment très mal écrit, les acteurs surjouent tout le temps et font perdre toute la dimension tragique pendant certaines séquences, sans compter le manque de budget extrêmement flagrant, notamment sur les maquillages.
La fin est aussi maladroite et peu explicative, même si on sent clairement la volonté d'apporter un dénouement intelligent et plus terre à terre, comme si on nous sortait brusquement la tête hors de l'eau.
Je mets tout de même la moyenne car le film mérite d'apporter un autre aspect au yurei eiga, bien que le résultat soit assez casse gueule, il faut le dire. Masayuki devrait confier ses concepts à de vrais réalisateurs du genre.