Contient du spoil.
Une mère d'une jeune quarantaine (sublime Diane Lane), bien mariée, aisée et plutôt heureuse, new yorkaise ayant quitté la ville en famille pour un pavillon de banlieue, se prend de passion pour un jeune bouquiniste d'origine française (Olivier Martinez, le gros wtf de l'époque). Son mari (un Richard Gere parfait dans le rôle de chef-d'entreprise papa débonnaire) commence à avoir des doutes, engage un détective privé, obtient la preuve, rencontre le jeune garçon, et dans un accès de rage le tue, puis, avant que sa femme qu'il aime toujours n'apprenne cet acte, dissimule le corps. Et la police enquête... C'est la grosse surprise de cette intégrale Lyne, je m'attendais à son pire nanar, et c'est un très bon film. Un film certes dans les cordes du cinéma hollywoodien standard, sans folie aucune, mais qui défile en un rien, dont l'intrigue monte en intensité, dont le final n'est absolument pas décevant, et qui surtout est d'une précision de mise en scène aussi merveilleuse que discrète qui laisse deviner le dernier film qu'il fera 20 ans plus tard. Parce qu'en effet, c'est fou de penser qu'après cet Infidèle, à côté du quel tout le monde est passé de mémoire, il ne trournera rien pendant 20 ans, avant de revenir cette année avec le superbe Dark Water, qui raconte peu ou prou la même histoire (un homme est persuadé que sa femme le trompe). Comme si Dark Water tentait de réparer le film précédent (je ne sais pas du tout si ce fut un échec et s'il en a souffert). Bref, Infidèle est un bon film, prenant et maitrisé, superbement interprété par les deux américains (Martinez vient malheureusement gâcher la fête), et où Lyne retrouve son envie de filmer NY, parfait !