Lorsque l’on pense à l’Australie et à l’horreur, l’ozploitation nous vient toujours en premier à l’esprit, très loin devant la science-fiction. Infini, dans le plus pur esprit SF, avait donc de quoi susciter la curiosité. Des space marines perdus au confins de l’univers, un virus, des mutations, une bande-annonce qui laissait entrevoir quelque chose à mi-chemin entre Doom et Event Horizon, en somme un produit jubilatoire pour les accrocs au genre.
Chose qui fait plaisir, il n’y a techniquement ici rien de bancal, que cela soit dans la photographie, les effets-spéciaux ou les décors, et lorsqu’il y a un soucis du détail, cela ne peut que nous rassurer dans les intentions du cinéaste aux commandes. De plus, le scénario est en lui-même très novateur, avec une approche inédite du virus. En effet, la plupart des bobines comme The Thing, par exemple, se focalisent presque uniquement sur les mutations avant de s’intéresser à son éventuelle psyché. Aussi, il faut savoir qu’il provoque une sorte de rejet qui rappelle Event Horizon, les gens devenant fous, s’entretuant et s’automutilant, difficile pour lui de pouvoir survivre en se dissimulant dans notre sang. Et puis il y a Whit Carmichael (Daniel MacPherson), le héros de l’histoire, un simple programmeur qui se retrouve piégé après une téléportation ratée, puis devient le porte-parole du virus, sorte de porteur qui peut communiquer avec lui, mais qui bien qu’en connaissant les risques, ne souhaite que rentrer chez lui retrouver sa femme enceinte. Une variable ingénieuse, puisque les space marines venus le sauver virent barges dès leur arrivée, puis progressivement le suspense se met en place, est-ce que Carmichael est toujours vraiment lui-même, ou est-ce que le virus a-t’il enfin réussit à évoluer afin de passer inaperçu ?
Malheureusement, si le métrage arrive à se distinguer au-travers de ces aspects, il est durant sa plus grande partie très très lent. Beaucoup de surplace, beaucoup de plans de coupes, peu d’action, or sur presque deux heures cela finit par devenir pesant, surtout qu’hormis la contamination des space marines par le virus et le final, il n’y a pas de vrais passages mémorables. Après Gabriel, Shane Abbess ne se hisse donc pas vraiment plus haut, croisons les doigts pour que son SFv1, autre produit SF (vu le titre ça semblait logique) et prévu pour 2016, s’en sorte mieux (à nouveau avec Daniel MacPherson au casting).
Infini n’est ni vraiment le film de science-fiction que l’on attendait, ni celui d’horreur, et encore moins celui d’action. Techniquement il est pour ainsi dire parfait, mais hélas il souffre d’une narration beaucoup trop plate et inutilement étirée sur près de deux heures. À réserver aux accrocs aux virus, car il serait dommage qu’ils passent à côté des intéressantes nouveautés apportées par Infini.


Critique

SlashersHouse
5
Écrit par

Créée

le 26 août 2015

Critique lue 2.9K fois

5 j'aime

SlashersHouse

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

5

D'autres avis sur Infini

Infini
SlashersHouse
5

Critique de Infini par SlashersHouse

Lorsque l’on pense à l’Australie et à l’horreur, l’ozploitation nous vient toujours en premier à l’esprit, très loin devant la science-fiction. Infini, dans le plus pur esprit SF, avait donc de quoi...

le 26 août 2015

5 j'aime

Infini
YannDécombaz
6

Peut mieux faire

Infini est un bon petit divertissement de S.F. à se coller sous l’œil si on aime les huis-clos types « alien ». Le scénario est intéressant, la photographie est maîtrisée (avec ce que je crois être...

le 11 nov. 2015

3 j'aime

Infini
GuillaumeBegue
7

La folie ronge et détruit... qui peut l'arrêter ?

Quand j'ai lu le synopsis de ce film, je me suis tout de suite dis : "super encore un énième film de science-fiction un peu bourrin et un peu con sur les bords... génial ><..." Et bin...

le 15 nov. 2015

2 j'aime

Du même critique

God Bless America
SlashersHouse
9

This is the best day ever !

Qui aurait pu dire que Bobcat Goldthwait, auteur de World's Greatest Dead, laisserait tomber la critique fine pour la pochade délurée et immorale ? Un coup de sang après avoir zappé, tout comme son...

le 9 avr. 2012

98 j'aime

16

Tucker & Dale fightent le mal
SlashersHouse
8

White Trash Beautiful.

Véritable coup de grisou sur la toile, Tucker et Dale ont fait parler d'eux plus que n'importe quel direct-to-dvd, et ont largement accumulé les récompenses lors de différents festivals (AMPIA,...

le 8 juin 2011

88 j'aime

15

Ted
SlashersHouse
3

Ted l'ours lourdingue.

Seth MacFarlane, père de la séries Les Griffin, nous livre ici son premier long-métrage qu’il réalise, écrit et produit. Les Griffin connait autant de fans que de détracteurs, la raison étant souvent...

le 31 août 2012

50 j'aime

8